Fillon, l'apôtre de l'orthodoxie budgétaire

À Matignon, il n'est toujours pas question d'accepter le vocable de rigueur pour définir les mesures distillées depuis quelques semaines par l'exécutif. « J'ai toujours appelé un chat un chat. Quand ailleurs en Europe, des États baissent les rémunérations des fonctionnaires ou augmentent les impôts, c'est de la rigueur. Pour l'instant, en France, vu les perspectives économiques et les mesures prises, nous pouvons échapper à des mesures de ce type », soulignait, jeudi, le Premier ministre dans une interview à « L'Est Républicain ».Dernière annonce, le « coup de rabot » général de 10 % sur toutes les niches fiscales, à quelques « exceptions » près, et la suppression de certaines d'entre elles, « au cas par cas ». Le 6 mai, François Fillon avait déjà annoncé « le gel en valeur » des dépenses de l'État pour les trois prochaines années et la réduction de 10 % des dépenses d'intervention, qui comprennent notamment les aides sociales.Depuis son arrivée à Matignon, il y a trois ans, le chef du gouvernement s'est glissé dans les habits du gestionnaire austère chargé de colmater les brèches d'un « État en faillite ». Une posture toute churchillienne, en opposition au « style » de Nicolas Sarkozy, qui ravit celui qui se présente par ailleurs comme le tenant d'un « libéralisme social ». C'est ainsi que, dans le tour de vis budgétaire en cours, François Fillon prend soin d'épargner le revenu de solidarité active (RSA), qui coûte de toute façon moins de 2 milliards d'euros à l'État. Mais il sacralise aussi les allégements de charges aux entreprises pour, insiste-t-il, ne pas faire « décrocher l'économie française » par rapport à l'économie allemande.plus offensifLe Premier ministre signe ainsi son retour sur l'avant-scène politique. À l'Assemblée nationale, François Fillon se fait chaque semaine plus offensif contre l'opposition, rendant coup pour coup aux députés socialistes. La semaine dernière, il a publiquement sermonné le ministre de l'Éducation, Luc Chatel, qui avait voulu minimiser la mobilisation syndicale contre la réforme des retraites. Sur ce dossier, François Fillon était resté très en retrait depuis le lancement de la concertation par Éric Woerth. Jeudi, il a souligné que « l'acceptabilit頻 de la réforme passerait par « la progressivit頻 du report de l'âge légal. Hélène Fontanaud
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