Saclay, la future « Silicon Valley » à la française, en aurait-elle fini de jouer les Arlésiennes ? Mardi, le décret fixant les statuts de l'établissement public de Paris-Saclay, qui sera notamment chargé de la maîtrise d'ouvrage du projet, a été présenté en conseil des ministres. Cette nouvelle structure se réunira pour la première fois d'ici à deux mois.C'est un pas décisif dans l'avancement de ce projet pharaonique (30.000 étudiants et 12.000 chercheurs visés) qui ne devrait prendre corps, au mieux, qu'en... 2020. Le plateau de Saclay cumule pourtant les soutiens de haut niveau : Opération campus (avec une dotation record de 850 millions), Grand Paris (Saclay en sera l'un des sept territoires économiques phare), et dernièrement grand emprunt (1 milliard d'euros de dotation) avec un traitement de faveur. Traitement de faveurAlors que la plupart des dotations du grand emprunt sont pour tout ou partie non consommables (seuls les intérêts sont distribués aux opérateurs), la dotation de Saclay sera elle entièrement consommable et divisée entre les établissements qui en bénéficieront pour leurs travaux, précise-t-on au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. Ces opérations immobilières seront soit portées par les établissements eux-mêmes soit par le nouvel établissement public de Paris-Saclay. De quoi donner un coup d'accélérateur au projet à la veille de la présidentielle de 2012. Car si le plateau concentre déjà 10 % de la recherche publique et privée et 23 acteurs parmi les plus prestigieux (CEA, CNRS, HEC, Polytechnique, Pari-Sud XI...), de nombreux établissements doivent encore emménager et tout reste à faire en matière de logement, de lieu de vie et surtout de transport. Et ce n'est pas la volonté de Bercy, qui veut renvoyer à plus tard pour cause d'économies la deuxième boucle du futur métro du Grand Paris (celle qui passe par Saclay), qui va arranger les choses. C. J.

latribune.fr

03 Août 2010, 23:24

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