Un décret pour favoriser les films dans les salles

Des matchs de foot, des opéras... dans les salles de cinéma ? Ces séances spéciales, rendues possibles par la projection numérique, se développent rapidement, mais inquiètent fortement la filière. Ainsi, la présidente du Centre national du cinéma (CNC) Véronique Cayla, assurait lors du dernier festival de Cannes, qu'« il est indispensable de réaffirmer la spécificité de la salle de cinéma, comme lieu consubstantiel à l'art cinématographique. Et donc urgent, à l'approche du Mondial, de limiter la concurrence que les autres programmes pourraient faire subir à l'exploitation des films, afin que la salle de cinéma demeure bien, avant tout, un lieu consacré au cinéma ». Les pouvoirs publics prennent donc plusieurs mesures sur le sujet. D'abord, un décret qui doit paraître dans quelques jours. Il entend toucher les salles au portefeuille, en réduisant la subvention touchée par une salle qui ne projette pas seulement des films. Précisément, il s'agit de l'aide automatique (60 millions d'euros par an au total) qui est proportionnelle au nombre d'entrées réalisées par la salle. En pratique, la diffusion d'un spectacle vivant ou d'un téléfilm comptera désormais pour une demi-entrée, et une retransmission sportive pour zéro. À noter que dans une première version du décret, un spectacle vivant ou un téléfilm comptait aussi pour zéro. En revanche, un documentaire comptera toujours autant qu'un film de fiction. Parallèlement, les pouvoirs publics ont aussi demandé aux multiplexes de prendre des engagements pour limiter ce type de projections, par exemple en les cantonnant à certains jours ou à un certain nombre de séances. Les multiplexes ont fait des propositions, qui figurent dans leurs nouveaux engagements de programmation, en cours d'examen par le médiateur du cinéma, et qui seront agréés à l'automne par le CNC. Évidemment, les salles sont réticentes à tout encadrement et favorables à la projection de spectacles qu'elles facturent plus cher une quinzaine d'euros pour un match du Mondial. Le principal diffuseur de spectacles, Ciel Ecran, a d'ailleurs été racheté en 2008 par Europalaces, filiale de Gaumont et Pathé. Il propose ses programmes à plus de 200 salles, et a conclu des contrats pour diffuser le Mondial, Roland-Garros, les ballets de l'Opéra de Paris... L'autre diffuseur, Côté Diffusion, a été créé par un autre exploitant de cinémas, CGR. JAMAL HENNI
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