Offensive de « Libération » en kiosque et sur le Net

esseL'horizon se dégage pour « Libération ». Après deux années passées sur la corde raide, le quotidien codirigé par Laurent Joffrin se lance dans des projets de développement. Dès lundi, « Libération » sort en kiosque une nouvelle formule et une offre payante sur son site Internet.La nouvelle offre de « Libération » mise davantage sur les grandes enquêtes. Sa rubrique « Événement », enquête d'actualité située en ouverture du journal, sera déclinée au début de chaque rubrique. « Cela permet de mettre véritablement l'accent sur les quatre ou cinq grands sujets du jour », explique Laurent Joffrin. La rubrique « Terre » sera également réintroduite dans le chemin de fer, et davantage de place sera accordée aux pages « Rebonds », lieu des analyses et des opinions. Pour compléter ce virage magazine, l'offre du samedi sera renforcée (48 pages contre 28 pages environ en semaine). Son supplément mensuel, « Next », est maintenant vendu séparément du quotidien au prix de 1 euro.fer de lanceDu côté d'Internet, « Libération » met en place dès lundi une partie payante de son site et compte recruter 20.000 abonnés d'ici la fin de l'année. Deux offres, respectivement à 6 euros et 12 euros par mois, permettront aux abonnés de découvrir leur journal en ligne la veille au soir et d'accéder aux archives des quinze dernières années du journal. Parallèlement à ce chantier, le quotidien s'est fait le fer de lance d'une initiative visant à mettre à contribution les fournisseurs d'accès à Internet (Free, Orange, etc.) pour financer les contenus de la presse en ligne. « Nous avons présenté le projet au Syndicat de la presse quotidienne nationale. C'est aujourd'hui à lui de prendre ou non position », a déclaré Nathalie Collin, coprésidente du journal.En 2009, le quotidien a pourtant enchaîné les difficultés. Pour faire face au recul de ses recettes publicitaires et à l'érosion de son lectorat, « Libération » s'était imposé un régime de rigueur comprenant le non-remplacement des départs, la réduction des piges? En mai, il a dû faire de nouveau appel à ses actionnaires pour un tour de table de 3 millions d'euros, auquel ont participé Édouard de Rothschild (38,7 % du capital), la société de l'Italien Carlo Caracciolo (33,3 %), décédé fin 2008, et Pierre Bergé, entré au capital à cette occasion.Malgré ce soutien, les actionnaires estiment aujourd'hui que le quotidien « doit voler de ses propres ailes », concède Laurent Joffrin. Sur le premier semestre 2009, « Libération » a perdu 10,3 % de ses ventes (112.500 exemplaires) et ses recettes publicitaires ont reculé de 12 % sur la même période. « La baisse sur l'année devrait atteindre 8 % », estime Nathalie Collin. Malgré cette conjoncture, « Libération » compte sur son nouveau format pour augmenter ses ventes de 5 % à 10 % dans les prochains mois, et ainsi atteindre l'équilibre d'exploitation sur l'année 2009. « Cela représenterait une perte nette d'environ 1 million d'euros », souligne Nathalie Collin.
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