La presse cherche son salut dans l'Internet payant

« Le Figaro », « Libération », le « New York Times », le « Boston Globe », le « Financial Times »? Depuis quelques mois, de plus en plus de journaux ayant des sites Internet gratuits annoncent qu'ils vont bientôt faire payer leur contenu ? au moins en partie. La quasi-totalité de ces journaux ont pourtant déjà expérimenté un modèle payant, mais l'ont ensuite abandonné, faute de succès. À ce jour, seul le « Wall Street Journal », avec 1 million d'abonnés, a réussi à imposer un modèle payant. Mais aujourd'hui, la crise de la publicité couplée à la crise structurelle qui frappe la presse écrite incite à nouveau les journaux à chercher des recettes dans un modèle payant.L'annonce la plus retentissante a été celle de Rupert Murdoch, le 6 août, qui a promis de rendre payant « tous ses sites d'information » d'ici mi-2010. Pour le PDG de News Corp, « le journalisme de qualité est coûteux, et une industrie qui fait cadeau de son contenu cannibalise sa capacité à produire du journalisme de qualit頻. Selon la presse britannique, c'est le « Sunday Times », hebdomadaire britannique appartenant à Murdoch, qui essuiera les plâtres en lançant un site payant d'ici la fin novembre. Mais, pour réussir, il faut que le mouvement soit le plus général possible, et qu'un système de paiement commun et ergonomique soit adopté. « Si nous réussissons, nous serons suivis par d'autres médias », espère Rupert Murdoch, qui aurait déjà contacté les plus grands journaux américains : « New York Times », « Washington Post », Hearst (propriétaire du « San Francisco Chronicle ») et Tribune Co (qui détient le « Los Angeles Times » et le « Chicago Tribune »).scepticismeUne start-up américaine, Journalism Online, compte aussi lancer cet automne jusqu'à 16 systèmes de paiements différents. Mi-août, elle a annoncé avoir conclu des lettres d'intention avec 506 journaux, américains et européens, dont elle n'a pas donné le nom.Mais ce mouvement est accueilli avec scepticisme par moult observateurs, pour qui il subsistera toujours un grand nombre de sites d'information gratuits. Pour Stephen Foley, du « Times », « c'est un geste désespéré. La vaste majorité du contenu des sites des journaux ne fait que recopier une information disponible ailleurs ». Un dirigeant de Lagardèrerave;re abonde : « Nos sites proposent un contenu léger et divertissant, qu'il est impossible de faire payer. » Sur l'information financière, le quotidien Les Echos a annoncé hier qu'il proposerait à partir d'octobre un service numérique payant, baptisé LeCrible.fr. Les abonnés à ce service recevront sur leurs téléphones portables des «alertes et informations confidentielles». Le Figaro avait fait une annonce similaire en début de semaine. J. H.pour réussir, il faut que le mouvement se généralise.
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