Les banques européennes ont renforcé leur bilan

fonds propres«?Les banques doivent renfor­cer leurs fonds propres.?» C'est l'avis exprimé, hier, par le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet. À juste titre ? Une chose est sûre, les principales banques d'Europe sont bien mieux capitalisées aujourd'hui qu'elles ne l'étaient avant la faillite de Lehman Brothers, en septembre 2008. Toutes affichent un ratio de fonds propres Tier One (qui mesure la capacité à absorber des pertes) supérieur à celui du 30 juin 2008. Plus surprenant, ce phénomène concerne tant les établissements sortis gagnants de la crise, tel Barclays (ratio de 11,7 %) ou BNP Paribas (9,3 %), que ceux encore en difficulté, comme UBS (13,2 %).Pourtant, «?l'explosion du risque de crédit liée à la récession économique aurait dû mécaniquement réduire leur ratio de solvabilité?», avance Marc Azouz, directeur asso­cié chez Aon Global Risk Consulting. En effet, plus une banque compte de créances douteuses, plus ses besoins en fonds propres sont importants. Alors, comment expliquer ce bond des ratios de solvabilité ? En fait, les banques ont profité de deux événements. Le premier ? La décision prise par les gouvernements européens de leur apporter de l'argent frais. En France, la Société de prise de participation de l'État (SPPE) a ainsi permis aux groupes bancaires de renforcer leur ratio de 0,5 à 1 point.stratégies payantesAutre facteur déterminant, les banques du Vieux Continent ont déployé un arsenal de mesures destiné à contrer la montée des risques. En cédant des actifs, par exemple. En avril, UBS a vendu sa filiale brésilienne, Pactual, pour 1,9 milliard d'euros, gonflant son ratio Tier One de 0,5 point. Mieux, Barclays a cédé son activité de gestion d'actifs BGI pour 13,5 milliards de dollars (9,6 milliards d'euros) à BlackRock, devenant ainsi le bon élève de la Grande-Bretagne en termes de solvabilité. D'autres ont eu recours aux augmentations de capital, à l'image d'HSBC (10,10 %), qui a émis quelque 17,8 milliards de dollars en mars dernier. Autre stratégie : profiter d'une acquisition, comme BNP Paribas qui, entre le 31 mars et le 30 juin, a enregistré 15,8 milliards d'euros de capitaux propres supplémentaires (à 60,3 milliards), dont 13,9 milliards issus de l'intégration de Fortis Banque.En Europe, seules les grandes banques italiennes affichent un ratio inférieur au plancher défini par les règles de Bâle 2. À l'inverse, les établissements suisses sont les mieux capitalisés. « Le secteur bancaire helvétique repose largement sur la banque privée et la gestion d'actifs, moins gourmandes en fonds propres que les activités de march頻, explique Marc Azouz. Cet écueil dans l'interprétation des chiffres existe beaucoup moins dans l'Union européenne, selon lui. « Avec la révision de la directive CRD [adéquation des fonds propres, Ndlr], les banques parlent aujourd'hui un langage commun. » Alexandre Madde
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