C'est surprenant. Alors que le nombre de demandeurs d'emplois inscrits à Pôle emploi ne cesse d'augmenter mois après mois, le taux de chômage au troisième trimestre en France reste, lui, globalement stable à 9,1 %, comme au deuxième trimestre 2009, a révélé jeudi l'Insee. Pour la métropole, le taux de chômage au sens du BIT, correspond à 2,58 millions de chômeurs n'ayant pas travaillé, même une heure, dans la semaine de référence, disponibles pour travailler dans les deux semaines et ayant engagé des démarches actives. Ces chiffres ne sont pas une surprise, car le nombre de demandeurs d'emploi avait faiblement augmenté sur les mois de juillet, août et septembre. « C'est aussi le signe que les mesures prises ont été efficaces », déclare Laurent Wauquiez, secrétaire d'État à l'Emploi, à « La Tribune ». Pour autant, « il faut rester prudent. Le mauvais chiffre du mois d'octobre pèsera sur le taux de chômage au 4e trimestre », prévient-il. Les économistes estiment, eux, que cette pause dans la hausse du chômage cache une hausse du nombre de chômeurs découragés et un possible effet report sur les trimestres à venir. inquiétantPour Éric Heyer, économiste à l'OFCE, plus que le taux de chômage au sens du BIT, il faut prendre en compte « le pourcentage de personnes sans emploi et qui souhaitent travailler. Il est passé de 11,3 % au deuxième trimestre 2009 à 11,5 % au troisième trimestre, soit une hausse de 0,2 % », indique-t-il. Pour lui, « le fait que le taux d'activité ait baissé [? 0,3 point sur un trimestre pour les 15-64 ans et ? 1,4 point pour les 15-24 ans, Ndlr] est une très mauvaise nouvelle. Il aurait mieux valu que le taux d'activité (rapport entre le nombre de personnes en activité ? emploi ou chômage ? et la population totale) reste stable et que le taux de chômage augmente de 0,2 %. Cela aurait été plus en lien avec ce qu'on observe sur le àmarché du travail et on aurait gardé dans l'activité des personnes qui aujourd'hui sont découragées, principalement des jeunes et ne cherchent pas d'emploi. » Ce que réfute Laurent Wauquiez, pour qui ce « facteur d'explication peut être avancé quand on analyse les statistiques de Pôle emploi, mais pas pour le taux de chômage au sens du BIT ». Isabelle Moreau

latribune.fr

04 Déc 2009, 1:43

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