Admiral se lance en France dans l'assurance auto en ligne

À en croire nos assureurs, le marché automobile français est très concurrentiel. Ce n'est visiblement pas l'avis d'Admiral Group. Déjà implanté dans l'Hexagone sur le marché des comparateurs depuis un an avec LeLynx.fr, l'assureur direct britannique lance, comme annoncé en août, une offre d'assurance auto en ligne à travers une nouvelle filiale, L'olivier Assurances. « Nous proposons un produit conforme aux standards du marché afin qu'il soit facile à comparer, mais adaptable aux besoins de chacun », explique Claire-Anne Coriat, directrice générale. Ce contrat propose ainsi 3 garanties en option (assistance zéro kilomètre, garantie conducteur renforcée et protection juridique) et 4 niveaux de franchise.Mais pour s'imposer sur un marché encombré, L'olivier compte surtout sur les forces du modèle - très offensif - de sa maison-mère. Lancé en 1993 et désormais leader avec 9 % du marché britannique, « Admiral est l'assureur auto le plus rentable au Royaume-Uni, avec un ratio combiné [les sinistres et les frais rapportés aux primes, Ndlr] de 85 % en 2009, contre 110 % en moyenne sur le marché », souligne Claire-Anne Coriat. Un écart qui s'explique pour moitié par des coûts réduits au minimum. L'olivier a ainsi conclu un partenariat avec Solly Azar pour la gestion, et mise essentiellement sur les comparateurs et la promotion sur Internet pour la conquête.20 ans de retardL'autre pilier du modèle : l'évaluation des risques. « Nous poussons la segmentation au maximum, par exemple en proposant un tarif différent selon que le conducteur a 18, 19 ou 20 ans. Notre expérience sur d'autres marchés va nous aider à faire de même en France ». Outre le Royaume-Uni, Admiral s'est en effet implanté avec succès aux États-Unis, ainsi qu'en Espagne et en Italie, où il affiche respectivement 70.000 et 80.000 clients. Un niveau que L'olivier souhaite atteindre d'ici environ 4 ans, en conservant un ratio de sinistres à primes inférieur à 100 %. Mais pour arriver à l'équilibre en 5 ou 6 ans comme il l'espère, il devra aussi tirer les leçons des difficultés d'Admiral sur le marché allemand, où le groupe est donné sortant par la presse locale.L'olivier fait surtout le pari que « la rente de situation des acteurs historiques est en train de s'éroder », explique Claire-Anne Coriat. Pour cette ancienne du cabinet McKinsey, « le marché français a 20 ans de retard sur le Royaume-Uni, où ce sont les comparateurs qui mènent la danse, mais il peut changer rapidement, comme on l'a vu dans les télécoms ». L'objectif d'Admiral est donc de prendre pied pour être en situation de profiter du mouvement de fluidification qui s'annonce. « Les souscriptions initiées par Internet progressent de 25 % par an, et l'usage des comparateurs et des devis en ligne de 50 % », pointe Claire-Anne Coriat, pour qui l'on voit arriver « une nouvelle génération d'assurés autonomes dans leur choix et qui veulent payer moins cher ». Benjamin Jullie
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