En investissant dans le groupe parapétrolier CGG Veritas, le Fonds stratégique d'investissement (FSI) envoie trois messages très complémentaires. Premièrement, le secteur énergétique et particulièrement la recherche de pétrole pour l'avenir est bien une activité stratégique, importante pour le pays, sa souveraineté, son indépendance. Comme quoi le débat qui avait été nourri en France au moment de l'annonce par Total de la fermeture de sa raffinerie de Dunkerque n'est pas dénué de tout fondement. Mais les syndicats se préoccupaient alors de l'aval, alors que le renforcement du FSI dans CGG Veritas souligne l'importance de l'amont. Deuxième message, là encore fidèle à la vocation du Fonds, ce secteur parapétrolier stratégique a besoin d'être soutenu car il risque de traverser des mois délicats. Suite à la décision de Barack Obama face à la marée noire dans le Golfe du Mexique, les forages vont devenir moins faciles et plus contrôlés. Il va donc falloir prendre son mal en patience. L'avantage, c'est qu'une fois digérée cette période attentiste, les groupes parapétroliers capables de sécuriser leur travail pourront le faire payer au prix fort. Résultat : des marges plus élevées et des lendemains qui chantent. Le FSI pourrait donc fort bien avoir réalisé une bonne affaire. Au passage, cela veut dire que le prix du pétrole risque lui aussi d'augmenter car les coûts pour le rechercher et l'extraire en toute sécurité vont augmenter. Ceux qui espéraient voir les prix à la pompe baisser vont en être pour leurs frais. Mais qui dit pétrole plus cher dit intérêt accru d'aller le chercher, même si cela est coûteux : plus profond, plus loin, plus mélangé à des roches ou du sable. Pour les spécialistes du parapétrolier, c'est donc une perspective porteuse supplémentaire.

latribune.fr

04 Juin 2010, 21:53

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