Quitter le centre-ville sans heurter les salariés

Une étude européenne de Regus et Unwired Ventures évalue la dépense immobilière moyenne d'une entreprise à 13.900 euros/salarié/an. Quant au montant du loyer, il entre pour 80 % dans la structure du coût immobilier. « L'immobilier reste le second poste de dépense après les salaires », souligne Vincent Gadonneix, président de CapInfoPro qui édite le site d'annonces de locaux professionnels BureauxLocaux.com. Ce site réalise une étude annuelle sur les motivations immobilières des décideurs. « En quittant le centre-ville pour la première couronne, les décideurs divisent ce coût par deux. Et même par quatre lorsqu'ils poussent jusqu'à la seconde couronne », précise Vincent Gadonneix.Ces économies sont alléchantes. À condition de convaincre les salariés. Car un déménagement en banlieue est fortement anxiogène. « Le premier risque, c'est de perdre les meilleurs collaborateurs qui refuseront de suivre l'entreprise et trouveront facilement un emploi ailleurs », estime Vincent Gadonneix. « Si les décideurs associent leurs salariés au projet, ils vont se l'approprier. Celui-ci deviendra fédérateur et générateur de nouvelles motivations. S'implanter en banlieue réclame une véritable conduite du changement », analyse Alexis Motte, président de Mobilitis, une agence spécialisé dans ce secteur. Des ateliers pour expliquerQu'il s'agisse de réaliser des économies pour la survie de l'entreprise ou de rationaliser son outil immobilier en centralisant des équipes éparpillées, une chose est sûre : il est nécessaire d'expliquer, de construire des arguments solides et de mettre en place une organisation à trois niveaux. À commencer par un comité de direction qui arbitre les choix du comité de pilotage. Ce dernier rassemble les différentes directions : RH, immobilier, informatique, services généraux, communication, finances et directions métiers. Le troisième niveau consiste à monter des ateliers pour expliquer le projet et faire participer les salariés. Il s'agit de travailler concrètement, par exemple, sur le poste de travail, les espaces partagés, les salles de réunion, les espaces de convivialité. Objectif : gagner à la fois des mètres carrés à loyer plus modéré et des services de confort. Grâce aux espaces de travail partagés, la surface utile nette du poste peut ainsi passer de 10 à 4 ou 5 m2. « Il faut « vendre » le projet en interne. Parler des mérites d'un cadre plus bucolique, d'un immeuble plus moderne et écologique. Et avant de signer le bail, mieux vaut organiser une visite avec des salariés, assure Vincent Gadonneix. Après avoir quitté le centre-ville, nous constatons que les cadres raccourcissent leur pause déjeuner mais terminent moins tard le soir en raison des transports en commun. » Erick Haehnse
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.