La high-tech demeure résolument optimiste

Curieux paradoxe : à l'heure où les marchés financiers s'inquiètent d'une possible rechute de l'économie américaine et des conséquences des plans d'austérité budgétaire en Europe, l'industrie high-tech, pourtant très cyclique, affiche un optimisme à toute épreuve. Dell, Adobe, Oracle, SAP... Ces groupes ont publié des résultats trimestriels d'excellente facture et des perspectives des plus encourageantes, au cours des dernières semaines. Et nombre d'entre eux, comme SAP, sont à l'affût d'acquisitions, preuve de leur confiance dans l'avenir. Pour autant, les groupes de high-tech ne se bercent pas d'illusions sur la santé de l'économie américaine, la première du monde. Selon une enquête réalisée en avril et mai derniers par le cabinet KPMG auprès de 130 sociétés américaines du secteur high-tech, ces dernières ne s'attendent pas à un redressement de l'économie des États-Unis avant mars 2012. Dans ce cas, pourquoi 90 % de ces mêmes entreprises anticipent-elles en moyenne une hausse de 9 % de leur activité, et une progression de 10 % de leurs résultats, au cours des douze prochains mois? Un premier élément de réponse tient en deux mots : pays émergents. Les BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) devraient représenter cette année 11 % des dépenses mondiales en technologies de l'information, contre 8 % l'an dernier, d'après le bureau de recherches IDC. Le développement des classes moyennes est à ce point fulgurant dans les BRIC que 60 % des groupes de high-tech interrogés par KPMG estiment que la Chine deviendra le premier contributeur à leurs résultats dès 2011, devant les pays matures. Parcs informatiquesEnsuite, l'optimisme de l'industrie des technologies de l'information se fonde sur la nécessité, pour ses clients, de renouveler leur parc informatique. Différé par souci d'économie durant la crise de 2008 et 2009, ce remplacement ne peut plus attendre. Les dépenses en « hardware » (serveurs, ordinateurs et autres matériels informatiques) devraient ainsi grimper de 6,4 % en 2010, à l'échelle mondiale, selon IDC. Le cabinet est moins optimiste pour les investissements en logiciels, appelés à croître de 3 % cette année. Reste que Microsoft a déjà vendu 150 millions de licences Windows 7, alors que cette dernière version de son célèbre système d'exploitation est sortie en octobre seulement. Même succès pour Adobe : commercialisée depuis avril dernier, la nouvelle mouture de sa gamme de logiciels Creative Suite, qui comprend notamment Photoshop, se vend déjà si bien que l'éditeur américain prévoit de réaliser un chiffre d'affaires de l'ordre d'un milliard de dollars, au troisième trimestre de l'exercice en cours.La preuve que les innovations tirent la demande.En matière d'innovation, justement, le « cloud computing » est considéré par plus de la moitié (54 %) des sociétés sondées par KPMG comme l'un des principaux moteurs de la croissance de leur activité, pour les trois prochaines années. Car cette informatique à distance, qui permet aux utilisateurs de ne payer que ce qu'ils consomment, constitue une source d'économies considérable, tant pour les entreprises que pour les États.
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