Poutine joue les premiers rôles pour gérer la crise

Le président Dmitri Medvedev a écourté ses vacances face à la catastrophe, et siège désormais au Kremlin. Par contraste, Vladimir Poutine monopolise les écrans télévisés, apparaissant sur le terrain, consolant les victimes, prenant à partie les autorités locales lentes à réagir, dictant par téléphone à son président - toujours devant les caméras - les mesures à prendre. La répartition des tâches entre Dmitri Medvedev et son influent mentor Vladimir Poutine est désormais traditionnelle et dessert fortement le premier dans l'opinion publique russe. Dmitri Medvedev a d'ailleurs signifié mardi qu'il se retirerait du scrutin présidentiel de 2012 si Vladimir Poutine se présentait et a même suggéré qu'un troisième homme soit candidat à leur place. Une fois n'est pas coutume, Moscou a aussi lancé un appel à l'aide internationale pour combattre les feux de forêt. Dmitri Medvedev a déjà exprimé sa « gratitude à ses partenaires » d'Azerbaïdjan et d'Ukraine, qui ont fourni des équipements anti-incendie.Remise en cause du Code forestierPendant que les décideurs s'agitent pour protéger leur image des flammes, l'opposition et les écologistes accusent la « politique forestière » de Vladimir Poutine. Greenpeace met en cause le code forestier adopté en 2006, accusé d'être « favorable aux grosses sociétés possédant des liens étroits avec le pouvoir et autorisées à faire de gros profits sur les coupes sauvages sans se soucier des conséquences ». Des députés de l'opposition estiment que ce même code a complètement désorganisé le service de protection des forêts, posant ainsi les bases de la catastrophe actuelle.Les médias russes n'ont guère relayé cette polémique. Faute de coupable évident ou désignable, les réactions de la société civile sont des plus diverses et sombrent parfois dans le ridicule. Andreï Arechev, un chercheur russe renommé, a prétendu dans un article largement repris dans la presse que la sécheresse était provoquée par une « arme climatique secrète » développée par les États-Unis... L'étendue de la catastrophe donne lieu également à des réactions désemparées, comme celle de l'influent patriarche orthodoxe Kirill, qui a enjoint le 1er août ses ouailles de « prier pour que la pluie descende sur la terre  ». E. G., à Moscou
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