Airbus et Boeing en retard d'une guerre

Cela s'appelle se faire rattraper par l'Histoire. À l'heure où la crise a poussé de nombreux pays à accorder des aides publiques à de grands secteurs, banques et automobiles en tête, voir Boeing et Airbus se déchirer devant le tribunal de l'OMC, l'Organisation mondiale du commerce, pour savoir si l'un et l'autre reçoivent des subsides d'État qui fausseraient la concurrence a quelque chose de cocasse. General Motors, Citigroup, l'assureur AIG auraient-ils survécu sans les milliards de dollars apportés par Washington ? À l'évidence non. Pour autant, Peugeot, BNP Paribas ou Axa n'ont pas porté l'affaire devant les instances du commerce international. À l'heure de la mondialisation, chaque acteur sait que la disparition d'un grand concurrent est porteur de risques pour l'ensemble du secteur. Le prochain anniversaire de la faillite de la banque d'affaires américaine Lehman Brothers qui avait déclenché un véritable tsunami financier est là pour nous le rappeler. La guéguerre entre Boeing et Airbus date certes d'une bonne quinzaine d'années, en des temps où le libre commerce sans intervention de l'État était encore considéré comme l'alpha et l'oméga de l'activité économique. Les nostalgiques de cette époque d'avant-crise ne doivent pourtant pas se leurrer. La polémique entre les deux grands avionneurs mondiaux n'est pas plus vertueuse que la situation exceptionnelle d'aujourd'hui qui voit la puissance publique voler au secours des canards boiteux. Entre un Airbus qui reçoit des aides publiques directes mais sous la forme d'avances remboursables en cas de succès de ses programmes ? et donc remboursés aux États compte tenu du succès de ses avions ? et un Boeing qui a dû son essor aux commandes massives de la Seconde Guerre mondiale puis aux budgets de recherche et développement du Pentagone et de la Nasa, on peut s'interroger sur le verdict de l'OMC en réponse à la plainte de l'avionneur américain? en attendant qu'elle réponde peut-être en sens inverse d'ici quelque temps à la plainte venue en riposte d'Airbus contre son [email protected] olivier provost
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