Les Russes redoutent une rechute de leur monnaie

Devise émergenteÉchaudés par la glissade du rouble l'an dernier, les Russes redoutent à nouveau de voir leur devise plonger. Selon le journal « Kommersant », « le pourcentage des dépôts en monnaie forte aurait augmenté au cours des derniers mois », en vue de se prémunir contre une nouvelle vague de baisse.Le rouble, qui avait cédé 35?%, entre août 2008 et janvier dernier, avant de se reprendre par la suite, montre à nouveau, dans le sillage des cours du pétrole, des signes de fébrilité. Au cours de la seule séance d'hier, par exemple, il a réussi à effacer ses pertes de la semaine pour terminer à 31,58 roubles pour un dollar, alors que le pétrole s'appréciait timidement. Mais cette reprise paraît bien précaire, d'autant que la volatilité pourrait augmenter en raison de nouvelles tensions avec la Géorgie. « Tant que les cours du pétrole évoluent autour de 70 dollars le baril, cela reste positif pour la Russie », résume Jean-Marie Laporte, stratège chez East Capital, précisant que « le dernier budget a été construit sur l'hypothèse d'un pétrole à 60 dollars ». Quant au rouble, ajoute-t-il, « il reste également tributaire de l'or noir, qui représente avec le gaz 85 %, au moins, des recettes d'exportations. »Cette dépendance explique la fragilité des pronostics sur l'économie russe, et a fortiori sur sa devise. Car, si les autorités sont rassurantes et multiplient les déclarations en ce sens, les experts le sont, en majorité, nettement moins. « La stabilité budgétaire devrait, à moins d'une envolée des cours du pétrole, devenir problématique dès l'année prochaine, une fois que les fonds de réserve ? qui s'établissent aujourd'hui à 140 milliards de dollars ? seront en grande partie épuisés », estime Magda Branet, analyste chez Axa IM. Sans compter qu'« une nouvelle vague de créances douteuses devrait encore frapper les banques et exiger de l'État des injections supplémentaires de liquidités ». Bref, pour la première fois, la Russie pourrait être amenée à se retrouver en position de débiteur net par rapport au reste du monde, ce qui devrait constituer un revirement majeur. Le pays vit d'ailleurs avec le risque de voir sa note souveraine dégradée par les agences de notation S&P et Fitch, qui l'ont toutes deux placé sous « perspective négative ». « Les dépenses publiques risquent de s'accroître en fin d'année, ce qui devrait attiser l'inflation et la perte de confiance des Russes en leur devise », estime Anton Stroutchenevski, chez Troïka Dialog. Selon lui, ce contexte pourrait se solder par « une chute de l'ordre de 15 % de la devise en décembre ».M. B.La Russie pourrait être amenée à se retrouver en position de débiteur net par rapport au reste du monde.
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