Spectre d'une croissance sans emploi aux états-Unis

conjonctureCe n'est qu'une question de temps. Les économistes de Wall Street sont désormais quasi unanimes : en dépit des signes de guérison de l'économie américaine, le taux de chômage des États-Unis dépassera la barre des 10 % d'ici à début 2010. Du jamais-vu depuis le début des années 1980. En août, les destructions d'emplois ont ralenti à 216.000 unités contre 276.000 le mois précédent. Mais une révision à la hausse des licenciements des deux mois précédents portant sur 49.000 postes a fait bondir le chômage de 9,4 % à 9,7 %. En intégrant les personnes qui, involontairement, ont quitté la population active ou travaillent à temps partiel, le chômage s'élève en fait à 16,8 %.Au total, 6,9 millions d'emplois ont été détruits aux États-Unis depuis le début de la récession en décembre 2007. De fait, l'administration Obama peine à convaincre l'opinion des bienfaits de son plan de relance à 787 milliards de dollars. Selon Gallup, 78 % des Américains affirment « beaucoup ou quelque peu craindre » que cet argent soit dépensé en pure perte. L'opposition républicaine tire à boulets rouges sur Barack Obama dont la cote de popularité a chuté à 54 %. « Les arguments employés par les démocrates pour défendre leurs expérimentations économiques ne correspondent pas à la réalité des millions d'Américains sans emploi », assène Michael Steele, le chef du Parti républicain.premier bilanL'administration réplique que la reprise prend forme et que, sans son plan, la situation serait plus calamiteuse. Au terme des 200 jours écoulés depuis l'adoption du plan, le vice-président, Joe Biden, a fait un premier bilan des emplois « créés ou préservés » : près de 750.000. La semaine prochaine, le Conseil économique de la Maison-Blanche apportera des données plus précises sur ce dispositif censé soutenir 3,5 millions d'emplois en deux ans et sur lequel les critiques s'accumulent sur le terrain. Car à vouloir s'assurer que les deniers publics ne soient pas indûment dépensés, les projets d'infrastructure piétinent. Pour l'heure, 88 milliards de dollars ont été débloqués, essentiellement pour préserver des emplois publics ou des aides sociales, et 62 milliards de baisse d'impôts ont été accordées sur un volet fiscal de 200 milliards de dollars.Pour les conjoncturistes, la reprise est patente. Le cabinet IHS Global Insight table sur une croissance de 3,7 % au troisième trimestre. Mais son chef économiste, Nigel Gault, constate que « le consommateur demeure le maillon faible de la reprise ». Le président de la Réserve fédérale de Dallas, Richard Fisher, évoque un « purgatoire » de la consommation des ménages et note que les « entreprises continuent à serrer leur budget ». Whirlpool et American Airlines figurent parmi les sociétés venant d'annoncer de nouvelles réductions d'effectifs. Éric Chalmet, à New YorkAu total, 6,9 millions d'emplois ont été détruits aux États-Unis depuis décembre 2007.
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