À Marseille, les salariés du port tentent d'assécher les stations-services

À Marseille-Fos, après soixante-douze heures de grève, les croisières et les terminaux à conteneurs fonctionnent à nouveau depuis lundi matin, mais les terminaux pétroliers restent bloqués. Réforme portuaire avec privatisation des terminaux, avenir de la filière pétrochimique française, réforme des retraites, le conflit, mené par une CGT locale beaucoup plus agressive que sa direction nationale, mélange plusieurs dossiers. Et il perturbe déjà passablement l'activité.Lundi matin, la CGT des agents des bassins Est et des terminaux pétroliers a reçu le renfort des syndicats CGT des entreprises de pétrochimie de l'étang de Berre, sous la forme d'une conférence de presse conjointe durant laquelle ont été annoncées « des actions collectives de pression et de communication». 30% du pétrole arrivant en France transite par le port de Marseille-Fos et 10 % de la pétrochimie française se concentre dans la région, avec les raffineries de Total, Esso, Lyondell Basel (ex-Shell), Ineos (ex-BP), Arkema... La CGT agite donc le chiffon rouge dans un périmètre hautement stratégique pour le pays. La Corse manque déjà de carburant. Les pétroliers, une quarantaine lundi, vont probablement continuer de s'agglutiner dans la rade de Marseille-Fos. Et si, comme l'annonce la CGT, des raffineries sont également bloquées avant la journée de mobilisation contre la réforme des retraites prévue le l2 octobre, un vent de panique pourrait souffler chez les automobilistes. C'est d'ailleurs probablement le but recherché. Car une ruée dans les stations-service se traduira immanquablement par une pénurie d'essence en quelques jours. Quand le collectif CGT de l'union régionale des industries chimiques en Provence-Alpes-Côte d'Azur menace d'initiatives, « médiatiques et populaires », les syndicalistes savent très bien qu'un assèchement des stations-service fera davantage trembler le gouvernement que 3 millions de personnes dans les rues. Le gouvernement ne s'y trompe pas. Il a autorisé les camions à circuler le week-end dernier pour remplir les cuves des stations services tandis que le secrétaire d'État aux Transports, Dominique Bussereau, déclare n'être « pas inquiet », estimant qu'il ne s'agit là que d'un soubresaut de fin de réforme. Gérard Tur à Marseille
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