managementLes émotions sont une arme redoutable pour diriger une équipe et même une entreprise. C'est même le meilleur outil, si l'on peut s'exprimer ainsi à propos des émotions dont les dirigeants disposent à l'aube de ce XXIe siècle. C'est bien ce que montre une étude et un livre dont les auteurs sont Christophe Haag, jeune chercheur en sciences de gestion, et le publicitaire Jacques Séguéla. Ils ont interrogé 42 dirigeants de premier plan pour détecter leurs réactions émotionnelles. Celles dont chaque manager peut s'inspirer. Le résultat de ces entretiens est passé au tamis des dernières recherches en sciences de gestion ou neurosciences et part du principe que, désormais, le quotient émotionnel (QE) est l'arme essentielle pour manager une entreprise ou une équipe.« Une entreprise vous recrute pour votre QI, mais c'est votre QE qui fait votre carrière? », affirme un récent proverbe du monde des affaires américain. Car, à présent, il est indispensable pour les managers et les dirigeants d'être acceptés par leurs troupes, d'entraîner et de motiver des équipes. Bref, de jouer aussi sur le registre des émotions et plus seulement sur celui de l'intelligence. Plus globalement, les dernières recherches en neurosciences montrent que l'émotion permet de résoudre un problème particulier et bien rationnel. Mieux, selon les auteurs, « il est impossible de faire un choix et de prendre une bonne décision sans émotions »?Pour autant, le pouvoir ? le courage ? ? d'exprimer ses émotions n'est pas donné à tout le monde. Les communiquer dans des situations difficiles avec une charge émotionnelle capable d'entraîner l'adhésion encore moins. Car le manager se trouve alors au point d'intersection entre raison et émotion. Là où le dirigeant laisse parler ses émotions au moment voulu, soulignent les auteurs. Ce point d'intersection, celui qu'ils traquent, c'est le quotient émotionnel, le fameux QE. Il comprend deux composantes essentielles, selon Christophe Haag et Jacques Séguéla. D'abord, la capacité de collecter et d'identifier l'information émotionnelle et l'expression précise de ses propres émotions. Ensuite, la régulation de ses propres émotions et le don de rester ouvert aux émotions plaisantes ou désagréables exprimées par les autres.indicateurs physiquesPour entraîner une équipe, la justesse émotionnelle consiste à favoriser les émotions positives au début d'un discours. Ensuite, le dirigeant doit reconnaître les émotions chez les autres à travers des indicateurs physiques, interpréter et assimiler ces informations émotionnelles. Puis, il se détachera des émotions des autres pour atteindre une certaine objectivité et anticiper les évolutions émotionnelles dans le futur proche. Pour parvenir à cette finesse d'analyse, certaines entreprises proposent des stages de gestion des émotions. Le QE, horizon indépassable du management des hommes ? Pascal Jungh

latribune.fr

05 Oct 2009, 1:43

Partager :