Les pôles universitaires parisiens se cherchent encore

enseignement supérieurC'est ce matin que le très attendu rapport de Bernard Larrouturou sur l'immobilier universitaire parisien, lié à l'opération campus, est remis à Valérie Pécresse. Une nouvelle occasion pour la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche de faire valoir les investissements immobiliers de l'État pour les campus franciliens (voir « La Tribune » du 29 septembre). De fait, en agrégeant tous les subsides (mises en sécurité, logements étudiants, contrats de projet État-région, réhabilitations?), ils atteignent 4 milliards d'euros sur la période 2007-2013 (voir graphique ci-contre). Concernant plus précisément l'opération campus, les dotations en capital ont toutes été annoncées (non dépensables, seul le produit de leur placement servira à payer les loyers des partenariats public-privé)?: Saclay recevra 850 millions d'euros, Condorcet 450 millions et les futurs campus parisiens 700 millions.Pour autant, le rapport Larrouturou devrait se limiter à des préconisations. L'objectif était d'éclaircir le paysage universitaire parisien, mais aussi d'inciter les universités, en retard sur leurs cons?urs provinciales, à s'organiser enfin en pôles de recherche et d'enseignement supérieur (Pres, créés par la loi Goulard de 2006). « Les Pres sont un préalable au campus », insiste-t-on rue Descartes. La ministre souhaite voir émerger 3 grands pôles et passer de 120 sites immobiliers à 40. Le critère retenu est de 3.000 à 6.000 doctorants par pôle (Paris compte en tout 300.000 étudiants).Certes, mais après moult revirements, les 3 projets déposés posent toujours problème. Le Pres alliant Paris II, IV et VI souhaiterait revêtir une forme associative pour garder son autonomie, mais le gouvernement fait pression pour la constitution d'un établissement public de coopération scientifique (chapeauté par un président). Idem pour le Pres Paris Cité (Paris V, VII, Sciences po, EHESP, Inalco) pour lequel Paris I (également dans le campus Condorcet), III, XIII et l'Institut physique du globe se sont portés candidats. Les 9 présidents de ces établissements se sont d'ailleurs déclarés auprès de Valérie Pécresse en faveur de ce schéma de Pres élargi, auquel adhère aussi la région. Ce dont ne veut pas la ministre, jugeant l'ensemble trop puissant (il compterait ainsi 152.670 étudiants et doctorants contre 77.020 pour le périmètre d'origine). seconde phaseDu coup, le président de Paris I cherche des alliances avec les grandes écoles et les universités menacent de ne pas voter en conseil d'administration le statut d'EPCS. Parallèlement, le projet de campus Quatier latin (montagne Sainte-Geneviève), défendu par l'ENS Ulm, pourrait à terme s'associer à ces deux Pres? À cela s'ajoute une forte dimension politique, Valérie Pécresse jouant là une de ses cartes régionales. Bref, il ne serait pas étonnant dans ce contexte que soit envisagée une seconde phase à la mission Larrouturou.
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