L'industrie agroalimentaire en voie de consolidation

L'agroalimentaire n'a pas failli à sa réputation de secteur défensif peu sensible aux aléas conjoncturels. Depuis le début de l'année, l'indice DJ Stoxx 600 de l'industrie agroalimentaire progresse de près de 9 % tandis que le CAC 40 a, dans le même temps, reculé de 7,3 %. Mieux, le secteur grimpe, en Bourse, de 2 % depuis le 1er juin 2007, date de l'amorce du courant baissier sur les marchés actions. Malgré cela, les valorisations restent abordables. Elles militent en faveur d'une poursuite de la consolidation initiée lors du premier semestre, au travers d'opérations de rapprochements comme celles entre Cadburry et Kraft. Grâce à des restructurations et à une forte exposition aux marchés émergents (40 % pour Nestlé, 48 % pour Unilever ou encore 42 % pour Danone) les géants du secteur sont assis sur un matelas confortable. « L'exposition des sociétés agroalimentaire aux pays émergents, où leurs marges sont identiques à celles des pays matures, a compensé la faiblesse de l'activité dans ces derniers », note Françoise Lafitte gérante chez Natixis Asset Management. Si une partie de ces réserves devraient être redistribuées aux actionnaires, elles dervaient également être utilisées « pour financer une croissance externe à bon escient » indique Xavier Lespinas, directeur général de SwissLife Gestion Privée. Ainsi, grâce à d'importantes disponibilités, Danone est bien positionné pour continuer de jouer un rôle de consolidateur. Tout comme Nestlé, dont la trésorerie est pléthorique. hausses des matières premièresPour l'heure, les derniers mouvements de concentration ont lieu en Europe. De nombreux fonds d'investissement détiennent des participations dans les sociétés agroalimentaires et manifestent la volonté de valoriser leur placement. PAI Partners, par exemple, a annoncé son intention de vendre d'ici à 2011 les 50 % qu'il détient dans Yoplait. Par ailleurs, dans un environnement de hausse des matières premières et de renégociation des prix, la consolidation du secteur permettrait de pouvoir plus facilement absorber les hausses de prix. « Le rachat de sociétés non côté n'est donc pas à exclure », glisse un analyste.En outre, avec une valorisation moyenne raisonnable équivalant à 9,5 fois l'Ebitda (excédent brut d'exploitation) pour l'année 2011, le secteur offre des opportunités qui pourraient se présenter lors du second semestre. En effet, « boursièrement parlant, la valorisation des groupes est dans la moyenne historique » souligne Françoise Lafitte. Il n'est d'ailleurs pas exclu que les chutes de cours provoquées par des déceptions sur les résultats du second semestre rendent les proies encore plus accessibles.
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