Mexique  : le boom de la piraterie

La foule se presse devant les étals des vendeurs ambulants qui squattent les avenues tentaculaires de Mexico. Films hollywoodiens, disponibles avant leur sortie en salles, copies des derniers programmes Windows à 70 pesos (3,90 euros), faux parfums Chanel ou Dior, téléphones portables en pagaille... Dopée par la crise, le boom de la piraterie inquiète les investisseurs. En 2009, le marché mexicain de la contrefaçon a généré 74,7 milliards de dollars, soit 9 % du PIB, selon une enquête de la chambre américaine du commerce au Mexique (Amcham). C'est plus que le pétrole (près de 25 milliards de dollars), les transferts de fonds des émigrés (21 milliards) et le tourisme (11 milliards). « Les produits pirates sont partout à prix cassés », déplore Miguel ??ngel Margáin, spécialiste de l'Amcham dans un pays où un tiers de la population vit avec moins de 2 dollars par jour. Manque à gagner pour l'État de 35 milliards de dollarsBilan : Huit Mexicains sur dix achètent des contrefaçons. Au point que le secteur équivaut à la moitié des ventes légales au détail, évaluées à 138,9 milliards de dollars par le cabinet Euromonitor International. Le tout exonéré d'impôts. Le manque à gagner pour l'État : 35 milliards de dollars ! Pour Miguel ??ngel Margáin, « la perte fiscale affecte les travaux publics et les programmes sociaux. Cette concurrence déloyale refroidit aussi les investisseurs étrangers et finance le crime organis頻. La solution ? La prévention, selon l'Amcham qui enverra en 2010 des formateurs américains pour enseigner aux douaniers mexicains les techniques de détection des produits falsifiés, qui viennent d'Asie pour la plupart. En outre, pour changer les habitudes de consommation des nouvelles générations, adeptes de la piraterie sur Internet, une campagne de communication dans les écoles sensibilisera les jeunes de 6 à 18 ans. L'enjeu est de taille mondiale : C'est au Mexique que s'est déroulée, le 26 janvier dernier, la septième négociation de l'Acta (Anti-Counterfeiting Trade Agreement), projet de traité international contre la contrefaçon numérique.
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