Les promoteurs inquiets pour le second semestre

L'année 2010 s'annonce contrastée pour les promoteurs immobiliers. D'après la Fédération des promoteurs constructeurs (FPC) qui assure couvrir, via son observatoire, 62 % du marché, les mises en vente de logements neufs, gage d'activité future, ont progressé de 116 % au premier trimestre 2009 par rapport à la même période de 2008 et les prix de vente (3.764 euros/m2 en moyenne) se sont renchéris de 7 %. Si le marché reste porté par les particuliers qui bénéficient du dispositif d'investissement locatif Scellier, l'accession à la propriété s'est redressée grâce aux dispositifs d'aides : TVA à 5,5 % dans les zones en rénovation urbaine, pass foncier qui équivaut à un prêt différé, doublement du prêt à taux zéro (PTZ). « Sur 600 ventes en accession à la propriété à Lyon, 55 % sont liées à la TVA à 5,5 %, ce qui atteste que, dès que l'on resolvabilise les ménages, l'accession à la propriété repart », fait valoir Marc Pigeon, président de la FPC. L'offre de logements neufs ne représentant que 5,5 mois de ventes, « les promoteurs qui, en 2008, couraient derrière les clients, courent à présent derrière les terrains », ajoute-t-il, ce qui suscite un effet pervers de renchérissement du foncier. Mais ils pourraient bien devoir à nouveau courir derrière les clients. Le second semestre s'annonce, en effet, bien plus difficile. Les investisseurs devraient être au rendez-vous avec 65.000 à 68.000 ventes. Mais « la fin du doublement du PTZ en juin va avoir un effet dévastateur sur l'accession à la propriét頻, prédit Guy Portman, vice-président de la FPC. En outre, Action logement (ex-1 % logement) étant contraint de suppléer l'Etat pour financer l'Agence nationale de l'habitat et l'Agence nationale de rénovation urbaine, certains Comités interprofessionnels du logement ne parviennent pas à financer les pass fonciers, au point qu'Action logement a mis en place une cellule de crise pour les inciter à mutualiser leurs ressources. « Ces deux éléments nous font craindre, conclut Guy Portman, que 2010 soit moins bonne que 2009 », avec moins de 100.000 ventes de logements neufs contre 106.900 en 2009. La nouvelle crise des marchés financiers est, en outre, de fort mauvais augure, et risque d'inciter certains ménages à reporter leurs projets d'accession, tant l'achat immobilier est affaire de confiance en l'avenir. S. Sa.
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