Le Kremlin garantit les introductions russes

Le Kremlin a décidé de voler à la rescousse des groupes russes entrant sur les marchés financiers après plusieurs fiascos consécutifs. Le géant bancaire Sberbank, dont la majorité du capital appartient à l'État russe, entend ainsi démontrer qu'il est prêt à verser quelque 200 millions de dollars pour assurer le succès du placement de OAO Rusagro, un gros conglomérat agro-alimentaire russe présent dans le sucre, la mayonnaise et la viande porcine, appartenant à l'homme d'affaires russe Vadim Mochkovitch.Sberbank est également le principal créditeur de ce groupe qui espère lever sur la Bourse moscovite entre 245 et 309 millions de dollars contre 20 % de son capital. Le carnet d'ordres sera clos pour les investisseurs le 13 mai prochain et la cotation devrait être réalisée dans la foulée. Le fort soutien public de Sberbank garantit à Rusagro un sort moins déshonorant que celui d'UralChem, un important groupe chimique russe. UralChem a été contraint la semaine dernière d'annuler au dernier moment son introduction sur le London Stock Exchange, en raison du fossé entre le prix réclamé par ses actionnaires historiques et l'intérêt manifesté par les investisseurs. Juste avant,  Mer Russe, un groupe de pisciculture, et Protek, un groupe pharmaceutique, ont tous deux placés leurs actions tout en bas des fourchettes de prix proposés. titres « sensibles » Les investisseurs gardent peut-être en tête que le titre RusAl (plus grosse IPO russe de cette année) se négocie maintenant 23 % en dessous du prix payé par les investisseurs lors de son entrée en Bourse.L'occasion de rappeler que Sberbank n'en est pas à sa première intervention de soutien sur les marchés, puisque avec son partenaire VEB (également une banque d'État russe) ils avaient promis de déverser au besoin des milliards de dollars pour assurer le bon déroulement de l'entrée de... RusAl à Hong Kong en janvier dernier. RusAl est contrôlé par l'oligarque russe Oleg Deripaska, un proche du Premier ministre russe Vladimir Poutine. Au final, la VEB avait acquis 30 % des parts vendues par RusAl pour quelque 700 millions de dollars. Les deux banques d'État interviennent fréquemment sur la Bourse russe pour soutenir une poignée de titres « sensibles » contrôlés par l'État ou des groupes industriels proches du pouvoir.Emmanuel Grynszpan, à MoscouInfographie1col 60 mm
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