Les banques américaines vont faire payer le coût de la réforme financière à leurs clients

Entre 6 et 25 dollars par mois. C'est la somme que devraient bientôt devoir débourser les clients de Bank of America pour utiliser leurs cartes de débit. La première banque américaine va lancer prochainement une phase de test dans trois États, avant une généralisation à l'ensemble du pays attendue avant la fin de l'année. Pour éviter de payer ces frais additionnels, les titulaires devront maintenir une certaine somme sur leur compte et réaliser des versements mensuels suffisamment importants. « Les nouvelles règles ne nous permettent plus de dégager des revenus pour ces services », justifie une porte-parole de Bank of America, qui chiffre leur impact à 2,3 milliards de dollars par an. Dans la cadre de la réforme Dodd-Frank de la finance américaine, les commissions réclamées aux commerçants ne pourront en effet plus excéder 12 cents par transaction. Elles pouvaient jusqu'alors monter jusqu'à 44 cents. Dans ces conditions, l'activité des cartes de débit n'est plus profitable, estiment les banques ; les revenus générés seraient même amputés de 57 %, selon une estimation réalisée par CardHub.com. Exclus du systèmeEt ce n'est pas tout, insistent les banquiers américains. Pour protéger les ménages les plus fragiles, la réforme prévoit également d'abaisser les commissions liées aux cartes de crédit et aux découverts. Face à ces changements réglementaires et au manque à gagner qu'ils impliquent, ils ont donc décidé de faire payer leurs clients. « Nous ne souhaitons pas augmenter nos frais, mais malheureusement, nous sommes contraints à le faire », explique-t-on chez JP Morgan. Le coût des comptes chèques, les commissions perçues sur les opérations à l'étranger ou encore les pénalités pour avoir utilisé un distributeur d'une autre banque pourraient, eux aussi, augmenter. « C'est inévitable », estime un consultant de l'industrie bancaire au « Wall Street Journal ». « La question est désormais : quand cela va-t-il commencer et quelle banque va se lancer la première ? ».Un autre risque existe : les Américains les plus fragiles, et donc peu rentables pour les banques, pourraient se retrouver exclus du système traditionnel. Plusieurs établissements ont d'ailleurs déjà proposé des sommes d'argent à leurs clients pour qu'ils clôturent leurs comptes. L'heure n'est plus à l'expansion mais à la rationalisation.
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