Conjoncture

Si la reprise pointera son nez cette année, elle ne se démarquera pas vraiment par sa violence. Selon les économistes du Crédit Agricolegricole, le PIB progressera de 1,5 % en 2010, en ligne avec les nouvelles anticipations de Christine Lagarde. Soit le double de la très prudente prévision de croissance sur laquelle est bâtie la loi de finances 2010.Sur le plan sectoriel, les nouvelles prévisions des experts sont certes plus avenantes que les précédentes publiées en juillet dernier, il est vrai, assez effrayantes.Toutefois, la répartition entre les secteurs qui verront leur activité progresser, stagner et reculer est assez équitable, témoignant de la mollesse désormais structurelle de la croissance tricolore, hors période de crise (voir tableau ci-contre).Parmi les secteurs qui tireront cette année leur épingle du jeu, on peut citer la sidérurgie, l'industrie des plastiques, la production de véhicules utilitaires de plus de 5 tonnes, la chimie organique et la pharmacie. Dans le même temps, la production des travaux publics, de l'édition, de papier carton entre autres sera stable. En revanche, la construction navale, les secteurs du textile, de l'habillement, des chaussures seront particulièrement à la peine cette année, ainsi que, dans une moindre mesure, la construction aéronautique, le bâtiment et les télécoms.Le cas de l'automobile est particulièrement intéressant. Malgré le rebond des ventes en 2009, stimulées par l'entrée en vigueur de la prime à la casse gouvernementale de 1.000 euros, la production automobile de voitures particulières sur les sites français des constructeurs a dégringolé de 25 %. Ce déclin se poursuivra cette année avec la disparition progressive de ce dispositif de soutien de la demande. Toujours selon les économistes du Crédit Agricolegricole, la chute de la production se poursuivra (? 5 %) dans le sillage du repli des ventes de véhicules, estimé à 8 % par les économistes du Crédit Agricolegricole. En conséquence, la situation des équipementiers automobiles ne se redressera pas, l'activité du secteur reculant de 8 % (après ? 8,5 % en 2009).la demande en berneEt après ? La petite reprise de 2010 ne montera pas en puissance en 2011 en raison du manque de vigueur de la demande domestique. Pourquoi ? « Parce que la situation du marché du travail pourrait se dégrader davantage au-delà de 2010, ce qui affecterait les salaires et le comportement d'épargne des ménages », explique Olivier Bizimana au Crédit Agricolegricole, qui envisage également la fin des mesures gouvernementale de relance en 2011, pour des raisons budgétaires évidentes. Ce n'est pas tout. « La dette des entreprises non financières a fortement augmenté ces dernières années. Le processus de désendettement qu'elles ont entamé pourrait donc brider davantage l'investissement », complète l'économiste. Un investissement déjà particulièrement en berne, puisque celui-ci s'est écroulé de 7,2 % l'année dernière selon les calculs de l'Insee.
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