Depuis quelques années, les chaînes de télévision proposent leurs programmes gratuitement à la demande après leur diffusion - c'est la télévision de rattrapage ou catch up. Jusqu'ici, on y accédait soit sur son ordinateur, soit sur son téléviseur en TV sur ADSL, à condition que le fournisseur d'accès Internet (FAI) ait conclu un accord avec la chaîne. Mais le jeu s'est récemment complexifié avec l'arrivée des téléviseurs connectés à Internet, qui permettent de surfer sur le Web depuis sa télévision. Le spectateur peut ainsi accéder à la catch up sur son téléviseur de deux manières différentes : via la TV sur ADSL ou via le Web, allant directement sur les sites de catch up des chaînes de télévision. Mais les chaînes françaises ont choisi leur camp : elles privilégient clairement la TV sur ADSL. Car dans ce cas-là, elles perçoivent une rémunération du FAI - une poignée de millions d'euros par an. À cela peut s'ajouter des recettes publicitaires, qui doivent selon les cas être partagées avec le FAI, même si en pratique, la publicité est peu présente, et même totalement absente chez Orange actuellement. Dans la catch up via le Web, les seules ressources sont publicitaires. « Se limiter uniquement aux ressources publicitaires du service Web serait une erreur, il faut aussi les versements des FAI », résume Olivier Abecassis, directeur général d'e-TF1. RestrictionsDonc, quand ces deux moyens se retrouvent en concurrence, les chaînes privilégient la TV sur ADSL. Selon « l'Express », TF1 et M6 auraient ainsi décidé d'empêcher l'accès à leur catch up via le navigateur Web de la dernière FreeBox. Mais, interrogée, M6 dit ne pas avoir pris de décision sur ce point. De toutes façons, peu de gens peuvent aujourd'hui accéder à la catch up sur leur téléviseur via un navigateur Web. En effet, cette fonction n'est disponible que dans la nouvelle FreeBox, qui, de surcroît, ne supporte pas les technologies Flash ou Silverlight utilisées par les sites Web de France Télévisions et M6. Surtout, les clients de Free peuvent déjà accéder en TV sur ADSL à la catch up de M6, France Télévisions, Arte - et prochainement TF1 -, avec une meilleure image et moins de publicité. L'intérêt de passer par le navigateur apparaît donc réduit. Mais la question peut se poser dans le cas où le FAI n' a pas d'accord avec les chaînes, ou avec seulement quelques une d'entre elles. Ainsi SFR, qui a un accord avec le seul M6, a envisagé lui aussi d'ajouter un navigateur dans sa dernière Box qui aurait permis de surfer depuis son téléviseur. Mais la filiale de Vivendi, en discussion avec France Télévisions pour proposer sa TV de rattrapage par ADSL, a préféré reporter ce projet, tant que n'était pas réglée cette question de l'accès aux sites des chaînes TV. « Le problème n'est pas la FreeBox, assure une chaîne. Il s'agit surtout de ne pas créer un précédent que pourrait utiliser la Google TV ». « Nous voyons Google TV comme un concurrent car ils veulent faire notre métier », abonde Olivier Abecassis.

latribune.fr

06 Jan 2011, 23:22

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