Le modèle du train français à la recherche d'un deuxième souffle

Trente ans déjà. Et tout est aujourd'hui à repenser. Centré sur un monopole public, celui de la SNCF, le modèle du TGV français de la société ferroviaire tricolore, est aujourd'hui à bout de souffle. Vache à lait du groupe pendant des années, le business modèle est aujourd'hui jugé, par la SNCF, incompatible avec l'inflation des péages à Réseau ferré de France (RFF). Une flambée des redevances, qui remettrait en cause les capacités d'investissement de la SNCF, à l'heure où une grande partie de son parc de rames, vieillissant, doit être renouvelé.L'enjeu est crucial alors que l'État a lancé des projets colossaux de construction de nouvelles lignes à grande vitesse au cours des deux prochaines décennies (18 projets doivent être engagés d'ici à 2020, un dix-neuvième Paris-Orléans-Clermont-Ferrand, Lyon, après) et que l'ouverture du marché français à la concurrence ne pourra pas être repoussée éternellement.« Il y a deux calendriers qui ne coïncident pas, analyse le délégué général de la Fédération des industries ferroviaires (FIF), Jean-Pierre Audoux. Celui des constructions de lignes à grande vitesse d'ici à 2030 dont les financements (environ 80 milliards d'euros) restent d'ailleurs à trouver, et celui des perspectives d'investissements des opérateurs qui concernent aujourd'hui en France essentiellement la SNCF. » OUverture à la concurrenceSi certains experts s'interrogent en effet sur la capacité du groupe à investir dans du matériel roulant de grande vitesse après 2014, d'autres estiment au contraire que l'entreprise dirigée par Guillaume Pépy ne pourra faire l'impasse si elle veut assurer sa survie. La question ne se posera vraiment que le jour où le marché intérieur français sera ouvert à la concurrence (et non seulement à travers un cabotage de liaisons internationales). Et que les Virgin, Veolia ou autre Trenitalia seront convaincus de l'existence d'une impartialité dans la régulation ferroviaire en termes d'accès au sillon notamment. Reste à savoir si, le jour où ces conditions devaient être réunies, cela pousserait Air France, à déterrer son projet de TGV à ses couleurs ? F. G.
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