Les majors du « tour-operating » à la peine en 2009

Le secteur du « tour-operating » a connu en 2009 l'une de ses pires années. L'exercice, clos dans ce secteur à fin octobre, s'est soldé par un recul de 9,5 % des ventes, à 4,3 milliards d'euros, selon les chiffres du Ceto, le Cercle d'études des tour-opérateurs. « En 2009, la différence s'est creusée entre ceux qui ont perdu des parts de marchés et ceux qui en ont gagnées », résume le président du groupe Voyageurs du Monde, Jean-François Rial. En effet, le secteur des voyages à forfaits est stable sur une longue période et, donc, les clients perdus par les uns, sont récupérés par les autres.Dans ce contexte, les poids lourds ont été à la peine en 2009. Le Club Méditerranéeerranée a continué de perdre des clients en changeant de positionnement. Nouvelles Frontières a subi les pertes de sa compagnie aérienne Corsairfly, dépendante des Antilles françaises, tandis que sa marque se banalise. Fram reste desservi par une mauvaise image de marque qui ne correspond pas à ses prestations. Tous ont perdu des clients l'an dernier. Les tour-opérateurs, qui ont augmenté leur part de marché en 2009, affichent quant à eux une santé insolente. Marmara (groupe TUI) a encore enregistré l'année dernière la plus forte marge du secteur (4 % de résultat net). Tandis que Look Voyages, filiale du canadien Transat, a nettement augmenté ses ventes tout en confortant ses profits.Tout s'est joué sur les ventes de dernières minutes de plus en plus prisées par des clients qui hésitent à s'engager à l'avance. « Dans un contexte de crise, l'important c'est de sortir le bon prix au bon moment », confirme le président de Vacances Transat et Look Voyages, Patrice Caradec. En 2009, le « bon prix » a souvent été une promotion. De telles ristournes n'auraient jamais été possibles sans des efforts de toute la chaîne, c'est-à-dire des hôteliers et des compagnies aériennes. « Notre intérêt n'est pas que les tour-opérateurs s'effondrent faute de clients. Nous avons donc fait des efforts », confirme Laurent Magnin, le PDG de la compagnie XL Airways, qui transporte les clients de toutes les grandes marques de voyage.Patrice Caradec souligne que tout n'a pas été sombre en 2009. La baisse du dollar face à l'euro a rendu une marge de manoeuvre sur les prix de vente d'environ 3 % sur les voyages vers les Caraïbes, les États-Unis, la République dominicaine et l'Amérique latine. La baisse du kérosène pour les avions, accentuée par la baisse du dollar, a donné une bouffée d'air supplémentaire de 3 % à 4 %.Pour l'ensemble du secteur, « les modèles économiques des entreprises, que ce soit dans le luxe ou l'entrée de gamme, ont été ajustés », souligne le président du Ceto, René-Marc Chikli. « Notre gestion a été plus serrée et donc nous avons amélioré notre productivit頻, confirme Jean-François Rial.Alors que les ventes retrouvent des couleurs depuis quelques semaines, la profession n'est pas forcément sortie d'affaires. « En raison de marges faibles, les tour-opérateurs n'ont pas constitué de réserves. Or il faudra avoir des fonds propres, ou un actionnaire solide, pour financer les engagements de 2010 », prévient René-Marc Chikli.
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