Les dirigeantes surperforment en Europe

Je suis désolée d'être là. » Jeudi dernier, lors de la publication des résultats annuels de son groupe, c'est ironiquement qu'Anne Lauvergeon a préféré balayer les rumeurs annonçant son éviction de la tête d'Areva. Plus que par son charisme et sa longévité au poste de patronne du numéro un mondial du nucléaire, l'indéboulonnable « Atomic Anne » se distingue par le fait qu'elle est une exception dans le monde des grandes entreprises européennes.En effet, selon une récente étude publiée par la Société Généralecute; Générale, seules 12 % des entreprises du DJ Stoxx 600 sont dirigées par des femmes. Sous l'impulsion d'initiatives politiques dans des pays comme la Norvège, les Pays-Bas - et bientôt la France -, où des quotas ont été imposés, elles tendent en revanche à être plus présentes au sein des conseils d'administration. Mais des exceptions perdurent. « En 2009, 29 % de sociétés du DJ Stoxx 600 ne comptaient pas de femmes à leur conseil d'administration » souligne ainsi Valéry Lucas-Leclin, coresponsable de la recherche ISR à la Société Généralecute; Générale et auteur de l'étude.Les mentalités sont dures à faire évoluer par endroits. Ou par secteurs devrait-on écrire. Question d'affinité, elles sont ainsi plus présentes au conseil d'administration de groupes évoluant dans les télécommunications, les médias, la distribution, les biens de consommations, la banque et l'assurance. À l'inverse, elles le sont moins dans des secteurs comme les services, les biens industriels, les matériaux de construction ou l'automobile.présence positiveMais la réalité est là : quand elles ne sont pas imposées aux conseils d'administration, elles sont largement minoritaires à la tête des entreprises. Est-ce que leur présence est pour autant un gage de sous-performance opérationnelle ? Loin de là. L'étude de la Société Généralecute; Générale souligne que leur présence n'a pas d'impact négatif sur les performances financières. Mieux ! « Chaque année, les entreprises dirigées par des femmes ont surperformé de 4 % à 5 % leur secteur en termes opérationnels », détaille Valéry Lucas-Leclin. Si le phénomène est plus notable lorsqu'il s'agit de petites et de moyennes entreprises, précise ce dernier, l'étude fait ressortir que sur les 21 très grandes entreprises européennes qui comptent des femmes à leur tête, 62 % surperforment leur secteur de référence. Plus que les compétences, ce sont donc bien les mentalités qui sont au coeur du déséquilibre. Si les quotas au sein des conseils d'administration ont déjà contribué à les faire évoluer, ils sont en revanche plus difficiles à appliquer pour les postes exécutifs. Sur ce point, le chemin à parcourir est encore long.
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