Les afficheurs contre le ministère de l'Écologie

Le torchon brûle entre la ministre de l'Écologie Nathalie Kosciusko-Morizet et les afficheurs. Fin février, la ministre a mis en consultation jusqu'à la fin du mois de mars, le projet de décret d'application de la loi Grenelle qui fixe les nouvelles règles en matière d'affichage extérieur, provoquant la stupéfaction et la fureur des afficheurs français. L'Union de la publicité extérieure (UPE) - qui réunit tous les professionnels du secteur parmi lesquels le numéro un mondial et français JCDecaux ou l'américain Clear Channel - n'entend pas en rester là. Et prépare sa riposte au texte de la ministre qui non seulement a, « à l'évidence, été élaboré sans études d'impact », mais, en plus, « cumule les incohérences et les incertitudes qui rendent son application, et donc son maintien, impossible en l'état ». Stéphane Dottelonde, président de l'UPE dit être tombé des nues à la lecture du projet de décret. D'autant, explique-t-il, qu'il y a eu des mois de concertation entre les membres de l'UPE, le ministère et le Conseil national du Paysage pour le préparer. Tout ça pour arriver à un texte qui non seulement, ne reprend pas les dispositifs sur lesquels il y avait un consensus, et en plus, rajoute des points qui n'avaient jamais été abordés, déplore-t-il. Sans compter, poursuit le président de l'UPE, que de nombreuses clauses « sont mal rédigées et certaines sont même contraire à la loi ». Mais surtout dénonce Stéphane Dottelonde, ce texte « ne mesure pas les impacts économiques et sociaux » sur le secteur de la communication extérieure (affichage, mobilier urbain...) qui pèse pour plus d'1,1 milliard d'euros. « En l'état actuel du projet de texte, l'effet cumulé de ses dispositions aurait pour conséquence d'interdire plus de 90 % des dispositifs publicitaires », s'alarme-t-il. Et les conséquences sociales, poursuit l'UPE, sont catastrophiques puisque près de 15.000 emplois directs et indirects seraient menacés. Et les afficheurs de dénoncer certaines aberrations du texte. Un texte jugé irresponsableConcernant la publicité sur les bâches de chantier, si le texte passe, la taille sera limitée à 12 m2. « Ce qui revient tout simplement à interdire la publicité sur toute bâche car aucun annonceur ne sera intéressé », lâche Stéphane Dottelonde. Idem pour la publicité sur écran numérique qui est pourtant l'avenir du secteur. Le texte veut imposer une taille maximum des écrans de 2,5 m2, « un standard qui n'existe même pas », et limiter les concessions à cinq ans. « Autant interdire la publicité numérique, ce texte est tout simplement irresponsable », dénonce un afficheur. La profession invite donc Nathalie Kosciusko-Morizet à revoir sa copie. « Il est indispensable que le projet de décret fasse l'objet d'une réécriture complète qui respecte la lettre et l'esprit de la loi Grenelle 2, et garantisse la pérennité d'un secteur générateur d'emplois », écrivent les afficheurs. Le ministère de l'Écologie n'a pas souhaité commenter les critiques des afficheurs.
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