L'Adam conteste l'opération Metrologic

À l'approche de la saison des assemblées générales, communicants, régulateurs et professionnels juridiques sont à l'affût des prochaines préoccupations des actionnaires. En attendant de voir quelles ont été leurs principales revendications, Colette Neuville, présidente de l'Adam, l'Association de défense des actionnaires minoritaires, vient d'écrire à l'Autorité des Marchés Financiers (AMF) pour la sensibiliser sur un nouveau dossier. En l'occurrence, celui de Metrologic, société spécialisée dans l'édition de logiciels en trois dimensions. Celle-ci va bientôt faire l'objet d'une OPA de la part du fonds d'investissement Carlyle qui a déjà racheté les actions des fondateurs à la tête de 61,8 % du capital. À l'issue de l'opération, ces actionnaires historiques seront parties prenantes dans un nouveau holding aux côtés de Carlyle, toute l'équipe dirigeante étant maintenue pour diriger l'entreprise. Colette Neuville a été mandatée par des actionnaires de Metrologic représentant entre 5 et 8 % du capital. Ceux-ci contestent d'abord le prix proposé : 38 euros par action ne reflète pas, selon eux, la valeur réelle de l'entreprise. Au-delà de cet aspect financier, la présidente de l'Adam, conteste surtout la différence de traitement observée entre les fondateurs qui récupèrent 38 euros par action plus la possibilité de participer au développement d'une nouvelle entité et les simples actionnaires qui n'ont droit qu'à toucher une indemnité de sortie. Ce schéma n'est pas nouveau. On l'a déjà vu par le passé, notamment à l'occasion des opérations Buffalo Grill ou Sperian. Dans ces deux cas, les initiateurs ont dû revoir leur projet. Pour Colette Neuville, il est d'ailleurs urgent que l'AMF revoit son règlement à ce sujet. Et ce, non pas forcément en interdisant de tels montages mais plutôt en offrant une prime à ceux qui ne peuvent participer au deuxième étage d'une fusée dont ils sont exclus. En ce sens, l'égalité de traitement serait assurée.Pouvoir de nuisanceL'autorité entendra-t-elle ce message ? Si les actionnaires mécontents de Metrologic s'unissent et totalisent au final plus de 5 % du capital et des droits de vote de la société, ils auront certes un pouvoir de nuisance puisque les majoritaires ne pourront retirer la société de la cote. Un argument qui convaincra peut-être Carlyle de revoir sa copie. Si l'on en croit les derniers sondages réalisés auprès des actionnaires sur le point d'assister aux assemblées générales de leur entreprise, l'égalité de traitement fera d'ailleurs partie des thèmes prioritaires. Toujours dans le collimateur de ces investisseurs : les droits de vote double, une particularité essentiellement française. Pascale Besses-Boumard
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.