Le risque de défaut des banques inquiète de plus en plus les investisseurs

Le nouvel effondrement des valeurs bancaires en Bourse vendredi et la hausse spectaculaire des CDS ces dernières semaines ne laissent pas d'inquiéter. L'évolution du niveau des CDS (credit default swap), ces produits d'assurance qui permettent de se protéger contre le risque de défaut d'un émetteur, est souvent un indicateur avancé des crises. Fin juin 2007, les CDS des banques entamaient une croissance spectaculaire alors qu'ils plafonnaient jusque-là à 10 points de base (soit 10.000 dollars pour assurer 10 millions de dollars par an). Plus récemment, la crise grecque a été précédée d'une forte hausse de ses CDS. Espagnoles et françaises touchéesCertes, la hausse récente est fulgurante. Mais elle est à relativiser. Seules les banques espagnoles (qui affichent des niveaux de CDS record à plus de 240 points de base pour BBVA et Santander, selon les données CMA Datavision) et les banques françaises affichent des records historiques, c'est-à-dire supérieurs tant à période de la tourmente des marchés de mars 2009 que même à la faillite de Lehman Brothers en septembre 2008.C'est le Crédit Agricolegricole qui affiche le CDS le plus élevé parmi les banques françaises : à 214 points de base, il est sensiblement plus haut qu'au moment de Lehman (165). Son niveau de début mars 2010 (85) montre la fulgurance de la croissance récente. BNP Paribas et Société Généralecute; Générale victimes de la crise de confianceSi la Banque verte est nettement au-dessus de ses records précédents, BNP Paribas (144,5) et la Société Généralecute; Générale (197,8) dépassent de peu leurs plus-hauts historiques (respectivement 143,1 en mars 2009 et 167 au moment de Lehman).Finalement, il apparaît que ces banques qui, relativement à celle des pays anglo-saxons, ont moins souffert de la crise des subprimes, sont aujourd'hui les premières victimes de la crise de confiance. A la réserve près des banques italiennes qui, malgré la hausse nouvelle de leurs CDS, n'ont pas encore atteint leurs sommets.Lehman, un record imbattu outre-Atlantique1.300,99 ! C'est le niveau du CDS, en points de base, de Morgan Stanley au moment de la faillite de Lehman. Si son niveau a fortement grimpé depuis mars 2010 (135), il est, à 229 points de base, très loin de son record. Aujourd'hui, l'établissement dépasse de peu Goldman Sachs (228,5) qui avait plafonné à 620 en septembre 2008. Mais, ironie du sort, la banque cible d'une enquête de la Securities and Exchange Commission, depuis quinze jours, inspire aujourd'hui moins confiance que Citigroup dont les CDS se paient 225,5 points de base. HSBC apparaît comme la banque jugée la moins dangereuse avec un niveau de 114,8. Même au plus fort de la crise financière, la banque sino-britannique n'a pas dépassé 170. Chez les américaines, c'est JP Morgan qui inspire le plus confiance.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.