Alexandre Dayon, l'homme du prochain milliard de dollars

En août 2008, après avoir vendu sa start-up Instranet à Salesforce.com pour 31,5 millions de dollars, Alexandre Dayon pense prendre des vacances bien méritées. La face poupine, l'allure adolescente, l'homme semble toujours jeune. En fait, c'est un vétéran de l'informatique qui a connu toutes les modes et toutes les grandes ruptures des vingt dernières années. Ainsi, lorsque Bernard Liautaud et Denis Payre, les deux fondateurs de Business Objects recrutent leur premier employé, leur choix se porte sur Alexandre Dayon. C'était il y a plus de quinze ans et la Business Intelligence allait devenir le secteur le plus prometteur des technologies de l'information. Cependant, Alexandre Dayon adore les petites structures, et lorsque Business Objects commence à prendre un beau tour de taille, il quitte l'entreprise, pour monter Instranet, sa propre start-up. Instranet est une solution habile de gestion de la base de connaissance des grandes sociétés. Plusieurs entreprises, comme Axa ou Bouygues, utilisent Instranet pour améliorer leur performance.En août 2008, une fois un beau chèque encaissé, Alexandre Dayon se prépare à vivre l'existence des entrepreneurs qui ont réussi : prendre absolument des vacances, s'ennuyer, et créer une autre start-up. Marc Benioff en décide autrement. Marc Benioff ? Ah, c'est un phénomène. Cet ancien d'Oracle a créé Salesforce.com pour fournir aux forces de ventes des outils modernes accessibles uniquement par Internet et, concept révolutionnaire, payable à la consommation, sur abonnement. C'est le fameux SaaS ou « Software as a Service ». Au lieu de payer pour un logiciel qu'il faut installer et maintenir avec une équipe informatique, sur des matériels qu'il faut régulièrement changer, Salesforce propose d'utiliser la solution comme un service à distance. L'automatisation des forces de vente lui a permis d'atteindre plus de 1 milliard de dollars de chiffre d'affaires en une dizaine d'années. « Service Cloud »Marc Benioff téléphone donc en personne à Alexandre Dayon pour lui proposer en substance le marché suivant : viens t'installer à San Francisco pour prendre en charge le « Service Cloud », c'est le prochain milliard de dollars de chiffre d'affaires de Salesforce. Par « Service Cloud », il faut entendre l'offre de gestion du service client. Alexandre Dayon accepte. Il fait ses bagages, emmène femme et enfants aux États-Unis pour s'installer dans la baie de San Francisco. Et il se remet rapidement au travail.Selon lui, le « Service Cloud » est l'ultime moyen de proposer plus d'efficacité aux services clients des grandes ou petites entreprises. Comment ? « Avec des solutions qui intègrent des services comme Twitter ou Facebook, précise Alexandre Dayon. Aujourd'hui, 50 % des services clients n'ont plus lieu dans les centres d'appels mais sur Google, les messageries instantanées, les réseaux sociaux ou Twitter ». Depuis le coup de téléphone de Marc Benioff en août 2008, plus de 9.000 clients ont signé pour le « Service Cloud » de Salesforce. Et ce n'est qu'un début. Salesforce a lancé aussi « Chatter », un outil de collaboration qui apporte aux équipes d'une entreprise les mêmes fonctionnalités que Facebook. « L'informatique s'est déplacée d'un monde de complexité nécessitant de coûteux experts à un monde de l'adoption par les utilisateurs, précise Alexandre Dayon. Si nos produits ne sont pas utilisés, on ne gagne pas d'argent. » C'est là une proposition révolutionnaire.
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