Les banques redécouvrent les obligations sécurisées

Les banques européennes sont de plus en plus nombreuses à se financer en émettant des obligations sécurisées (« covered bonds »). Dernière en date, Dexia, dont un banquier annonçait hier qu'elle allait émettre pour 1 milliard d'euros d'obligations sécurisées, adossés à des prêts au secteur public.Ce type de titres offre aux investisseurs un niveau élevé de sécurité plus élevé que de la dette « classique » car ils sont adossés à un portefeuille de prêts (le plus souvent à l'immobilier résidentiel ou au secteur public). Avant la crise, pour les grandes institutions financières, l'avantage en termes de coût était minime : leur seul nom leur permettait de s'endetter à un coût très raisonnable. Les choses ont changé et les nouveaux émetteurs de « covered bonds » se multiplient. Ainsi UBS vient de structurer un programme et devrait bientôt proposer au marché les premiers « covered bonds » jamais lancés par une banque suisse. La compagnie d'assurances Aegon a quant à elle déclaré qu'elle avait l'intention d'émettre des « covered bonds » via sa filiale Aegon Bank.En tout près de 70 milliards d'euros d'obligations sécurisées ont été émis depuis le début de l'année. Elles se sont peu à peu substituées aux obligations garanties par les États. Le 8 janvier, BNP Paribas a rouvert le marché avec une obligation sécurisée française (la structure exacte de ces titres diffère selon les pays) de 1,5 milliard d'euros à 5 ans, suivie de près par Crédit Agricolegricole avec une opération de 1,25 milliard d'euros à 7 ans.Mais c'est l'annonce du programme d'achat de « covered bonds » de la Banque centrale européenne le 7 mai qui a véritablement incité les banques à privilégier ce type d'instrument. « Les deux semaines qui ont suivi l'annonce de la BCE, il y a eu neuf émissions de référence en euro [pour un volume total de 13 milliards], alors que, depuis le début de l'année, on comptait tout juste huit opérations de ce type [pour un volume total de 15 milliards] », rappelle Cristina Costa, responsable de la recherche « covered bonds » chez Natixis. Les achats des banques centrales de la zone euro atteignaient la semaine dernière (3 septembre) 9,6 milliards d'euros sur programme un total de 60 milliards.aveu de faiblesseAlors qu'en début d'année les banques françaises et allemandes étaient presque les seules à avoir accès à cette source de financement, le marché s'est peu à peu ouvert aux institutions financières d'autres pays comme l'Espagne, les Pays-Bas, l'Autriche ou l'Italie. Les conditions d'émission se sont elles aussi améliorées. La semaine dernière, Banesto a émis pour 1,25 milliard d'euros de « cedulas hipotecarias » (à 3 ans) avec une prime presque trois fois moins importante que ce qu'elle avait dû payer aux investisseurs pour placer une opération comparable en mai.Finalement, aujourd'hui, seules les banques les plus fragiles continuent à avoir recours aux obligations garanties. Parmi elles figurent notamment IKB en Allemagne et les banques irlandaises. Hier, Fortis Bank Nederland a annoncé l'émission d'obligations garanties par l'Etat à hauteur de 1,3 milliard d'euros. En cette période où tout le monde semble convaincu que le pire est passé, continuer à utiliser la garantie des États équivaut à un aveu de faiblesse.
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