?PAYS éMERGENTSLes investissements et le commerce figuraient en bonne place des entretiens qu'a eus hier et avant-hier Najib Razak, le Premier ministre de Malaisie, avec Nicolas Sarkozy, Christine Lagarde, la ministre de l'Économie, et François Fillon, Premier ministre. Pour sa première visite officielle de trois jours en France, qui s'est achevée hier, l'ordre du jour s'imposait. La Malaisie est durement frappée par la crise internationale, son économie risquant de se contracter de ? 3,1 % cette année, selon la Banque asiatique de développement. « Notre pays veut s'engager dans la voie de l'économie verte et les investissements à effectuer sont importants », a expliqué à « La Tribune », dans un entretien exclusif, le Premier ministre malaisien. « premières discussions »Sujet particulièrement apprécié des dirigeants français, Najib Razak veut développer la production d'énergie d'origine nucléaire. « Nous disposons pour l'instant d'installations de base et sommes loin de maîtriser les technologies françaises », a-t-il avoué. La Malaisie et la France en sont « aux toutes premières discussions », dit-il. En attendant que le dossier mûrisse, Najib Razak voudrait commencer par développer « l'énergie d'origine hydraulique, puis l'énergie solaire », dit-il. Des investissements se profilent pour développer les panneaux photovoltaïques.Le Premier ministre a bien conscience que « le retour sur investissement dans ces domaines n'est pas rapide ». L'idée est donc de susciter l'intérêt des milieux d'affaires français, que Najib Razak a rencontrés à Paris, et d'« attirer leurs investissements aux côtés de ceux déjà existant d'un total de 157,4 millions d'euros », dit-il en citant Total et Technip dans le pétrole et le gaz. Ses arguments ? « La bureaucratie a été réduite. » Par ailleurs, « dès 2015, l'Asean [nations du Sud-Est asiatique, Ndlr] constituera une communauté économique forte de 580 millions d'habitants », rappelle-t-il. Najib Razak apporte toutefois cette nuance : « Nous sommes ouverts à l'entrée des investissements s'ils coïncident avec notre stratégie industrielle. »Aujourd'hui déjà, la Malaisie est « le premier partenaire de la France au sein de l'Asean ». La compagnie aérienne malaisienne, Air Asia, est le premier client d'Airbus pour les A320 avec une commande en cours de livraison de 175 de ses appareils d'ici à 2016. Une autre commande se profile portant sur 50 A320. Grand producteur d'huile de palme, Kuala Lumpur soutient le projet de création « près du port de Marseille d'une raffinerie d'huile de palme d'où la France pourrait satisfaire la demande hexagonale et celle d'autres pays d'Europe », explique Najib Razak. Mais là encore, « nous en sommes au début des discussions ». Laurent Chemineau

latribune.fr

08 Oct 2009, 1:46

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