cent ans de qualité

Ermenegildo Zegna est une légende. L'une des plus belles histoires du « made in Italy ». Il y a un siècle, cet artisan a entrepris le rêve fou de fabriquer les plus belles étoffes au monde pour tailler des costumes. Aujourd'hui, encore, la petite ville de Biella, au pied des Alpes italiennes, non loin de la vallée d'Aoste, témoigne de l'ambition d'un homme. De l'hôpital à la route qui parcourt la vallée en passant par la colline qu'il avait entrepris de boiser, tout ici porte la marque Zegna. À l'entrée de l'usine, l'odeur âcre de la laine bouillie et teintée prend au nez. La main est baladeuse. D'un simple toucher à l'épaule, Anna Zegna, la petite-fille du créateur, comme ses amis de longue date Pier Luigi et Sergio Loro Piana, jauge la composition d'une étoffe. Le regard est bienveillant, jamais il ne viendrait à l'idée de froisser la sensibilité du visiteur, mais l'on sait. L'étoffe est vivante. C'est pour cela d'ailleurs, qu'il est vivement recommandé aux clients de Zegna de ne jamais porter une semaine de suite un costume, il a besoin de respirer. Les fibres doivent se reposer et reprendre bonne forme.Le saviez-vous ? Plus de 550 interventions manuelles sont nécessaires à l'élaboration d'un costume Zegna. Avant même que l'on essaie la pièce en magasin, sans compter le vendeur et la retouche, il a fallu des mois pour son élaboration.Tout commence par l'élevage de l'animal. Qu'il s'agisse de laine mérinos de Nouvelle-Zélande ou d'Australie, de shetland, de cachemire de Mongolie, il faut un an (voire deux ans pour la vigogne) avant la tonte. Au moment de l'achat des balles de laine, l'acheteur teste la résistance et la qualité de la fibre avant son acheminement par bateau à Biella. Après deux mois de mer, la laine est lavée, peignée avant d'être filée. Pour réaliser un costume, il faut en moyenne 3 mètres de tissu, soit 1 kilo de laine. Comme pour l'assemblage d'un grand cru de champagne, on mélange les années de laine pour parvenir à la fibre parfaite (car une saison, la laine peut être plus ou moins sèche). Quatre cent cinquante personnes oeuvrent au tissage. À chaque étape, on opère un contrôle. La moindre anicroche est détectée. Il faut avoir vu 50 femmes scrutant à la lumière, comme à la loupe, chaque centimètre carré de tissu, la main caressante pour détecter le moindre relâcher de noeud ou microfil qui dépasse, reprendre à l'aiguille si besoin est le fil récalcitrant, pour mesurer l'exigence qui est ici mise en exercice. L'expression « passer au peigne fin » s'exerce ici à l'oeil et à main nus. Quinze ans d'expérience sont requis pour pouvoir prétendre à ce poste de contrôle qualité.Ensuite, pour donner la main, c'est-à-dire sa souplesse, sa tendresse même, tout autant que sa résistance, le tissu est lavé, séché, repassé, stressé, disent les professionnels, avant de reprendre le chemin du contrôle qualité. À ce stade, trois mois ont été nécessaires pour l'obtention du bon pour accord et départ au département tayloring. Tous les tissus sont taillés en Suisse, à Stabio, à la frontière italienne. Une dizaine de personnes veillent à la coupe au laser.la toison d'orDe l'entoilage en crins de cheval à la finition, plus de 400 petites mains entrent en action. Pour la seule finition du col et des boutonnières, plus de dix-huit heures de travail manuel sont nécessaires. La mise en forme ? avec beaucoup de repassage ? des épaules ou des revers prend des journées entières.Ici, on ne parle pas de sur-mesure, nous sommes dans l'élaboration standard. Pour un costume fait rien que pour soi, il faut compter quatre à cinq semaines pour la seule réalisation (hors essayages).Vingt happy few dans le monde vont bénéficier de ce service cette année pour se faire tailler un costume dans la toison d'or, la laine la plus fine au monde, qui est collectée depuis l'année 2000 à l'occasion du centenaire. Summum du raffinement, autant dire que la liste affiche complet. Les autres amoureux de la marque pourront de leur côté s'offrir l'un des costumes spécialement élaborés pour l'anniversaire, qui reprend le dessin du premier tissu élaboré il y a un siècle par monsieur Ermenegildo en personne. Rien n'a changé ou presque ; des milliers de petites mains préservent l'héritage. nQu'il s'agisse de laine mérinos de Nouvelle-Zélande ou d'Australie, de shetland, de cachemire de Mongolie, il faut un an (deux pour la vigogne) avant la tonte.De l'entoilage en crins de cheval à la finition, plus de 400 petites mains entrent en action.
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