Automobiles Chatenet fait son entrée dans la cour des grands

Les premiers roulages de la première voiture électrique sortie de l'usine Chatenet à Pierre-Buffière (Haute-Vienne) ont eu lieu fin janvier. La CH 26 ZE (zéro émission) sera commercialisée prochainement à un prix supérieur à 20.000 euros. Pour le troisième constructeur européen de voitures sans permis, derrière Aixam et le groupe Ligier-Microcar, la révolution est en marche puisque ce modèle sera certes le premier électrique mais avec un permis. « Nous rentrons dans la cour des grands, les conducteurs devront être titulaires du permis B1 accessible à 16 ans, se réjouit David Chatenet, responsable production et fils du PDG-fondateur (en 1984) Louis-Georges Chatenet. Nous avions tenté l'expérience voilà 20 ans, sans succès à cause de la batterie. Celle-ci, au lithium, coûte à elle seule 8.000 euros ».La CH 26 ZE sera livrée en deux versions, avec une autonomie de 100 km pour un usage urbain et de 150 km pour circuler sur autoroutes et voies rapides à 100 km/h maximum. La base est empruntée à la CH 26, sortie en avril 2009, qui rappelle la Mini. La partie électrique a été sous-traitée à une société spécialisée. L'entreprise (20 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2010, + 11 %) confie également à des sous-traitants tous les éléments de ses voitures, elle assure ensuite l'assemblage et les finitions sur une véritable chaîne automobile. Cheval de batailleLa ZE a nécessité un an de mise au point et un surcoût de 20 à 25 % pour la partie électrique par rapport à la CH 26 qui a requis un investissement de 1,5 million d'euros. « Le coût est réduit car nous avions la base, précise-t-il, il suffisait de l'électrifier pour proposer un véhicule haut de gamme, notre cheval de bataille. Nous ciblons les particuliers mais le marché reste nébuleux. Elle sera peut être la deuxième ou troisième voiture de la famille, attirera des automobilistes sensibles à l'écologie, des salariés pour se rendre sur leur lieu de travail, des jeunes, etc. A nous de créer la demande ». Pour la première année, l'objectif est de vendre une voiture par jour soit 200 à 250 unités.Depuis quelques jours, la CH 26 est commercialisée en version découvrable à 14.990 euros. Le break CH 32, rallongé de 10 centimètres et relooké, suivra en mai. « Elles devraient asseoir la marque sur le créneau haut de gamme. Ce choix diffère de nos concurrents qui font du volume avec un prix d'appel inférieur à 10.000 euros », assure David Chatenet.La CH 26 semble avoir encore de beaux jours devant elle. Le succès de ce modèle, qui sera restylisé, se confirme avec une phase de progression grâce à l'ouverture d'une dizaine de nouveaux points de vente dans le Rhône, à Toulouse et Bordeaux, des régions où la marque était absente. « En 2011 nous voudrions écouler 1.300 voitures en France soit 10 % de parts de marché, contre 1.150 unités en 2010 et 700 en 2009. La crise a plus touché nos pays importateurs - l'Italie, l'Espagne et le Portugal - nous voudrions faire au moins 50 % de nos ventes dans l'Hexagone », révèle le dirigeant. Le recrutement d'un second commercial France devrait doper la production qui pourrait atteindre 2.500 à 3.000 exemplaires en fin d'année, après 2.212 voitures en 2010 (1.900 en 2009).Corinne Mérigaud, à Limoge
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.