Éric Woerth donne un tour de vis supplémentaire aux dépenses de l'État

Dans la perspective de la deuxième conférence sur les déficits publics prévue pour avril, tout le monde s'active au ministère du Budget et des Comptes publics. À la demande de Nicolas Sarkozy, Éric Woerth doit présenter à cette occasion « un plan d'action complet pour réduire les dépenses de l'État ». L'épure est connue : ces dépenses ne devront pas progresser plus vite que l'inflation sur la période 2010-2013. Ce qui signifie, en raison de l'évolution de la charge de la dette et des pensions qui absorbent les marges de manoeuvre issues de la hausse des prix, que le ministre doit trouver de nouvelles pistes d'économies. Outre la poursuite du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite (100.000 postes supprimés entre 2007 et 2010), Éric Woerth va passer la vitesse supérieure sur la réduction des dépenses de fonctionnement. Initialement, Bercy entendait réduire les dépenses courantes de 10 % sur trois ans sur un périmètre de 10 milliards d'euros. Ce périmètre serait désormais « plus proche de 30 milliards d'euros », indiquait lundi le quotidien « Les Échos ». « Nous regarderons les dépenses des fonctions supports aussi bien au sein de l'administration centrale qu'au niveau des opérateurs », explique-t-on dans l'entourage d'Éric Woerth. Ces économies seront inscrites dans le prochain budget triennal. Comme précisé dans le programme de stabilité transmis à Bruxelles, après « les actions en cours sur les achats, l'immobilier et la paie », l'État ouvrira « des chantiers transversaux portant sur les dépenses informatiques, les dépenses de logistique, de communication, de formation et de concours ». Importantes pour la modernisation de l'État, ces mesures de rationalisation ne représentent néanmoins qu'« un petit bout des dépenses de l'État », concède un proche du ministre du Budget et, à ce stade, « tout le reste est loin d'être trait頻. 2 milliards d'économiesPolitiquement, il n'est pas aisé de vendre à l'opinion publique des coupes dans les dépenses d'intervention de l'État (politiques familiale, de l'emploi ou de soutien aux entreprises...). Pour autant, les mesures prises jusqu'ici dans le cadre de la révision générale des politiques publiques (RGPP) ne sont pas neutres pour les finances publiques. En 2009, elles représentent 2 milliards d'euros d'économies réalisées ou budgétées. Sur 2009-2010, entre réductions de la masse salariale et coupes dans les dépenses d'interventions et de fonctionnement, les économies seraient proches de 3 milliards.
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