GDF Suez prêt à changer le mode de fixation des tarifs du gaz

On renégocie avec nos fournisseurs de gaz. Tout ce qu'on pourra obtenir comme amélioration de nos conditions d'achat, on le répercutera sur les consommateurs français », a déclaré mercredi soir Gérard Mestrallet, PDG de GDF Suez. « On est prêt à changer la formule de calcul des tarifs du gaz afin qu'elle le permette », a-t-il ajouté. Cette proposition vise à contrer le souhait exprimé fin juin par Christine Lagarde, ministre de l'Économie, de voir les mouvements tarifaires du gaz marquer « une pause » jusqu'en janvier prochain. Le gaz a déjà subi deux hausses en 2010 : de près de 10 % au 1er avril et de 2 % à 4,7 % au 1er juillet, soit environ 15 % sur les six premiers mois de l'année.Après des années d'efforts pour obtenir que la fixation des tarifs soit moins dépendante des aléas politiques, cette déclaration de Christine Lagarde est une grosse déception pour le géant gazier. La nouvelle formule, qui régente les tarifs réglementés de vente du gaz en France de façon « moins arbitraire » selon le groupe, est appliquée depuis six mois seulement. Peu désireux de commenter ce souhait, encore moins d'indiquer s'il comptait s'y plier, le PDG du géant gazier français, détenu à 35,6 % par l'État, s'est contenté d'énoncer ce qui peut apparaître comme une maigre concession. La formule tarifaire est en effet supposée refléter au plus près les prix auxquels GDF Suez s'approvisionne en gaz. Il peut apparaître évident que toute baisse de ces prix d'achat se répercute sur les tarifs de vente aux Français. Et pourtant, ce n'est pas si simple. « Nous négocions »Cette formule repose sur des indicateurs généraux des prix des hydrocarbures. Jusqu'à présent, les contrats long terme d'achat de gaz auprès des pays producteurs étaient indexés en très grande partie sur les prix du pétrole. Or, depuis des mois, les prix spot du gaz se sont effondrés, déconnectés de ceux du pétrole, qui eux sont en hausse. D'où l'incompréhension des consommateurs devant le gonflement de leurs factures de gaz au moment où les prix de marché sont au plus bas.« Nous négocions avec nos fournisseurs une plus grande indexation de nos contrats sur les prix spot », a déclaré mercredi Jean-François Cirelli, vice-président de GDF Suez. « On va obtenir quelque chose », a assuré Gérard Mestrallet. « Tout ce qu'on pourra arracher, on le rendra aux Français », a-t-il insisté. Jusqu'à présent, GDF Suez affirmait que les fournisseurs refusaient tout assouplissement des contrats. Le « souhait » de Christine Lagarde a donc porté ses fruits. En attendant, la Commission de régulation de l'énergie (CRE) mène un audit sur cette formule depuis mars. Le résultat, annoncé pour juin, est désormais promis pour septembre.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.