Les Sages exhortent La Poste à baisser ses coûts

Peut encore mieux faire. Tel est, en substance, le message adressé à La Poste par la Cour des comptes. Le rapport que cette dernière a présenté jeudi souligne les efforts qu'il reste à réaliser, après ceux déjà entrepris depuis le début des années 2000. La Cour des comptes pointe quelques handicaps structurels majeurs, qui pourraient gêner La Poste pour la réalisation de son plan « Ambition 2015 » (qui vise notamment un doublement de sa marge), dans un environnement qui sera, à partir du 1er janvier 2011, totalement concurrentiel : coût du réseau, performances insuffisantes des activités financières, retards de productivité et qualité du service insuffisante. « La densité du réseau de La Poste, avec ses 17.000 points de contact, est un atout, mais son organisation demeure inadaptée et couteuse », peut-on lire dans le document. « Le gisement de baisse de coûts ne se situe pas dans les bureaux ruraux, mais dans les fonctions de support et d'encadrement des bureaux situés dans les grandes communes », souligne Jean-Pierre Beysson, conseiller maître. Deux solutionsCôté Banque Postale, considérée comme un levier de croissance important, surtout face à une baisse très sensible attendue de l'activité courrier, la Cour estime que le coefficient d'exploitation (indicateur correspondant au rapport charges d'exploitation sur produit net bancaire) est encore bien trop élevé par rapport à celui des autres banques. Pour l'améliorer, deux solutions : soit un développement de l'activité de la banque postale. Mais il s'agit là d'une décision politique. La Cour préconise d'ailleurs une extension des compétences aux services destinés aux PME. Autre possibilité : faire baisser les charges, mais cela dépend aussi des charges du réseau. « La Poste doit dégager des gains de productivité dans son réseau pour alléger les charges d'exploitation de la Banque Postale », indique-t-on. Dans le domaine du courrier, la Cour estime que La Poste devrait se mettre dans la position de voir son trafic baisser de 40 % à l'horizon 2015 et non pas de 30 % ainsi qu'elle le fait. Les Sages ne se satisfont pas de la qualité de service proposée. Et notamment du niveau de distribution à J+1, aujourd'hui de 85 % et qui devrait atteindre 95 % « dans un périmètre moins étendu que la France entière ». La Cour estime que, lorsque La Poste ne peut pas assurer un bon taux de J+1, elle devrait proposer une distribution à J+2. Vu « le faible taux de satisfaction des clients » (74 %), La Poste doit aussi « étendre » les mesures prises en 2009 pour réduire le temps d'attente dans les 1.000 plus gros bureaux et rénover les plus dégradés.
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