La France ne sait pas faire face aux catastrophes naturelles

C'est un véritable réquisitoire que dresse le rapport de la mission d'information sénatoriale sur les conséquences de la tempête Xynthia rendu public jeudi. Des conclusions à la hauteur des dommages causés : 47 morts, 79 blessés et des dégats couverts par les assurances pour un montant d'un milliard et demi d'euros, selon les chiffres de la Fédération française d'asurances (FFSA).Après un travail de 3 mois et 170 auditions, la conclusion des sénateurs est sans ambiguïté. « La tempête n'était pas évitable, mais les drames auraient pu être évités », lâche Bruno Retailleau, président de la mission parlementaire. Le sénateur de la Vendée ne mâche pas ses mots. Il critique « la nébuleuse des responsabilités » révélée lors de l'enquête. Il regrette également l'impréparation des pouvoirs publics et des autorités locales face aux catastrophes naturelles en général et aux risques d'inondations marines en particulier. Selon les conclusions de l'enquête, « c'est toute la chaîne de prévision qui fut prise en défaut » lorsque s'est manifestée Xynthia. « Les digues n'ont été ni entrenues ni confortées », alors que des experts avaient plusieurs fois relevé des signes de faiblesse. Par ailleurs, « la culture du risque, qui est inexistante en France », fait que même les précautions les plus élémentaires ont semble-t-il été dévoyées. Et le sénateur de citer l'exemple des consignes officielles consistant à demander aux habitants de s'enfermer chez eux pour attendre les secours plutôt que de procéder à leur évacuation. Le rapport ne se contente pas de lister les dégâts et d'analyser leurs causes. Il fait également pas loin d'une centaine de propositions qui pourraient prendre leur place dans une proposition de loi que les sénateurs souhaitent déposer « dès la rentrée parlementaire prochaine ». Parmi les plus fortes, figure notamment celle de règlementer au cas par cas les zones dangereuses, contrairement à aujourd'hui où, dès lors qu'une zone est reconnue à risques, les règles s'y appliquent de façon homogène. Une souplesse qui permettrait de mieux tenir compte de la réalité locale et éviterait de se trouver confronté, même après une catastrophe, à des mouvements de protestation des populations concernées. Une façon « d'éviter d'avoir une vision trop administrative » de la situation, a commenté Alain Anziani, sénateur de la Gironde et rapporteur de la mission.carences majeuresUne autre proposition met en evidence les carences majeures du système actuel de prévention des catastrophes naturelles. « Il y a un dialogue de sourds entre ceux qui donnent l'information et ceux qui la reçoivent », déplore le rapport. Concrètement, « il s'agit de traduire en bon français ce que les experts constatent, afin que les élus locaux puissent être réellement informés », traduit Alain Anziani. Vu le nombre de victimes il serait effectivement temps.
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