Les compagnies aériennes européennes redécollent

Après une année 2009 calamiteuse, le transport aérien mondial sort de la zone de turbulence. Courant juin, à quelques jours d'intervalle, l'association internationale du transport aérien (IATA) qui regroupe 230 compagnies aériennes représentant 93 % du trafic, a annoncé une prévision de bénéfice pour l'ensemble du secteur et une forte augmentation du trafic pour le mois de mai. Le transport aérien serait-il sorti de la crise ? A prendre les statistiques et prévisions dans leur ensemble oui. Dans le détail non. Mini-rallyL'Europe est toujours à la peine. Si son trafic progresse de 8,3 % par rapport à l'an passé, ses pertes 2010 initialement estimées à 2,2 milliards de dollars ont été revues pour atteindre 2,8 milliards. Mais cette annonce était largement dans les cours et l'indice Bloomberg du secteur aérien européen a repris des couleurs, s'adjugeant plus de 7 % en cinq séances ramenant sa performance annuelle dans le vert à 6,10 %.Sans surprise, ce « mini-rally » a profité aux acteurs low-costs qui surperforment le secteur depuis le début de l'année : EasyJet gagne 13,30 %. Mais également aux compagnies traditionnelles. Ainsi, depuis le début juillet, Air France-KLM et British Airways engrangent un gain de près de 8 %. Ce rebond trouve son origine dans l'optimisme affiché du management des acteurs traditionnels lors des réunions d'analystes de fin juin. Si le trafic européen n'augmente pas autant que celui des autres régions mondiales, il en profite via un réseau diversifié à l'international. Ainsi, le 7 juillet, alors qu'Air France-KLM annonçait une hausse modérée de 4,7 % de son trafic par rapport aux 9,4 % d'Easyjet et des 15 % de Ryanair, les investisseurs ont surtout remarqué le bond de 14,1 % sur le réseau Asie. Par ailleurs, en période de sortie de crise du secteur, les compagnies offrent des leviers opérationnels intéressants. Ayant des frais fixes, toute augmentation de recette unitaire provoque une hausse du profit opérationnel. Enfin, ce regain d'intérêt est motivé par la valorisation boursière devenue attrayante. Avant la crise du volcan Islandais, une action comme celle d'Air France-KLM cotait près de 13 euros soit un potentiel de hausse de 30 % par rapport aux cours actuels.Certes les PER (rapport du cours au bénéfice net par action) des compagnies nationales ne sont pas significatifs : les estimations de BNPA pour l'exercice en cours sont en effet soit trop faibles, soit négatives. Mais la volonté affichée de réduire leurs coûts tout en se protégeant de mouvements sociaux ainsi qu'Air France-KLM l'a effectué il y a peu, laisse présager d'un retour en grâce de ces valeurs cycliques. Jacques Nédellec
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