Les taux des obligations d'État américaines sans direction en ce début d'année

Dans un marché indécis depuis la fin décembre, les obligations d'État américaines ont poursuivi ce vendredi leur rebond à la suite de la publication des chiffres officiels de l'emploi américain pour le mois de décembre. Évoluant en sens inverse des prix, le taux des titres à 10 ans cédait 9 points de base en fin de journée, à 3,30 %, après être remonté jusqu'à 3,44 % peu avant l'annonce des statistiques, selon lesquelles l'économie américaine a créé moins de postes que prévu le mois dernier (voir ci-dessus). Bien que le taux de chômage soit ressorti en nette baisse, les intervenants sont revenus massivement sur les valeurs refuges, soulignant la grande volatilité à l'oeuvre sur les marchés obligataires. Dans le sillage de la communication des chiffres du cabinet ADP, qui a estimé que le secteur privé américain avait créé 297.000 postes en décembre, soit près de trois fois les attentes du consensus, le taux à 10 ans américain s'est envolé mercredi jusqu'à 3,49 % avant de clôturer à 3,46 %. Soit une correction de près de 20 points de base par rapport au plus-bas de 3,28 % enregistré ce jour-là. Observables depuis la mi-décembre, ces oscillations interviennent après une hausse quasi continue des taux américains.Assainissement ajournéTiré vers le bas par les anticipations de relance des achats d'obligations d'État par la Fed, les craintes sur la croissance et la crise européenne, le taux à 10 ans a plongé le 8 octobre à 2,33 %, avant de rebondir de plus de 120 points de base en à peine plus de deux mois. Outre l'amélioration de la conjoncture et le rebond des anticipations d'inflation, les obligations d'État américaines ont également été chahutées après l'annonce, début décembre, de 858 milliards de dollars d'allègements fiscaux qui ajournent un assainissement budgétaire jugé indispensable.« Désormais, on devrait assister à une remontée plus progressive des taux. Les banques centrales des pays développés resteront très accommodantes, et l'écart entre les bas taux de court terme et les taux de long terme ne peut pas augmenter à l'infini. À ces niveaux, cela coûte cher de vendre à découvert », estime Sébastien Barbe, responsable obligataire chez Rothschild & Cie Gestion. À 273 points de base vendredi, l'écart entre les taux à 2 ans et à 10 ans reste proche des 291 points atteints en février, un record depuis au moins 1991. Combiné aux 900 milliards de dollars d'achats de titres de la Fed et à des taux directeurs toujours proches de zéro, ce facteur devrait limiter le rebond des taux malgré les émissions massives qui seront réalisées cette année pour financer un déficit qui devrait, selon Credit Suisse, grimper à 1.340 milliards. Julien Beauvieux
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