Petit Poucet de la Coupe, un statut qui peut rapporter gros

Depuis 1917, la Coupe de France réunit tous les clubs de football de l'Hexagone. Amateurs ou professionnels. La compétition offre chaque année son lot de surprises. La petite équipe qui renverse l'ogre de l'élite... Le conte de fées se répète inlassablement au coeur de l'hiver. En 2010, les héros se nomment Plabennec, Quevilly et Vesoul. Les deux derniers, pensionnaires de CFA, défiaient respectivement le Stade Rennais et le Paris-Saint-Germain ce mardi soir. Les joueurs du Finistère (National) se déplacent eux à Auxerre ce mercredi. Avec un objectif commun : créer l'exploit. Et profiter des bénéfices qui en résultent.« Un beau parcours en Coupe enrichit un club à plusieurs niveaux, témoigne Jean-Pierre Bailly, l'ancien président du FC Montceau-Bourgogne, demi-finaliste de l'épreuve en 2007. Ça nous a permis d'empocher l'équivalent d'une année de budget. On a pu recruter de nouveaux joueurs, acheter des minibus, améliorer l'informatisation du club, réaménagé des buvettes et des espaces VIP. » Financièrement, l'affaire est plutôt juteuse. Car au-delà des dotations versées par la Fédération française de football (voir graphique), auxquelles il faut ajouter les droits TV, la Coupe de France amène une couverture médiatique inespérée. De quoi attirer de nouveaux sponsors. « Ça représente un vrai plus vis-à-vis des partenaires privés », confirme Michel Mallet, le président de Quevilly. « à Montceau, nous avons accueilli une multitude de partenaires locaux à la suite de notre parcours. Et ceux qui étaient déjà là ont augmenté leur apport », appuie Bailly.écharpes, fanions et maillotsL'épopée des Bourguignons a également permis de fidéliser un plus large public. « On est passé de 300 à 800 spectateurs par match, détaille le dirigeant montcellien. Un groupe de supporteurs s'est formé. Aujourd'hui, ils sont une cinquantaine à suivre l'équipe à chaque déplacement. On a aussi une boutique de produits dérivés. » Même chose à Carquefou. Dans cette petite commune de Loire-Atlantique, personne n'a oublié le 19 mars 2008. Ce jour où les amateurs de l'US Jeanne-d'Arc ont dompté l'Olympique de Marseille en huitième de finale (1-0), dans un stade de la Beaujoire en délire. « Depuis, on vend toujours des écharpes, des fanions et des maillots du club, confie le président, Michel Auray. Cette soirée est restée encrée dans le coeur des gens. » Bien au-delà de Carquefou. Car les exploits footballistiques profitent généralement à l'ensemble d'une région. « Grâce à nous, les Français ont su placer Montceau-les-Mines sur une carte », sourit Bailly. Mais devenir le « Petit Poucet » de la Coupe ne garantit pas forcément un avenir doré. En témoigne l'exemple de Calais. Finaliste euphorique de la Coupe de France 2000 et aujourd'hui replongé dans l'anonymat de la CFA 2 (5e division) à la suite... de problèmes financiers. n
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.