Maurice Roullet, Administrateur d'UFC-Que ChoisirQue pensez-vous de la protection accordée aujourd'hui aux épargnants ?La situation s'améliore, mais il faut comprendre que le consommateur-épargnant reste très démuni face à la complexité des produits financiers. Il se renseigne en lisant les publicités et en écoutant le discours du vendeur, lequel trop souvent se comporte comme un commercial soucieux de placer ses produits de tête de gondole sans vérifier que cela correspond au profil et aux attentes de l'épargnant. C'est ainsi qu'on a pu inciter des gens à vider leur livret d'épargne pour acheter des produits risqués.Croyez-vous que le pôle commun va améliorer la situation ? C'est une réelle avancée. La création du pôle commun montre que le centre des préoccupations se déplace des émetteurs vers les consommateurs. Il était temps. Jusqu'ici, en cas de problème, les épargnants s'entendaient répondre : « Relisez votre contrat ». Souvent, ils ne savaient pas vers qui se tourner et étaient parfois trop démunis pour aller se plaindre. Désormais, ils auront en face d'eux un interlocuteur capable de les informer et de les orienter. Nous verrons ensuite à l'usage quels dispositifs de réparation pourront se mettre en place.Que pensez-vous du recours à la méthode du testing ?Cela me semble être une bonne idée. D'ailleurs, c'est une méthode que notre association utilise lorsqu'elle entend par exemple tester le professionnalisme des vendeurs informatiques ou autre. Envoyer des anonymes observer en pratique comment fonctionne la commercialisation des produits financiers permettra d'avoir une vision plus précise de la manière dont les vendeurs traitent leurs clients. Propos recueillis par O. D.

latribune.fr

09 Mai 2010, 23:22

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