Pendant quinze jours, tous les matchs qui se disputeront sur le court central Philippe-Chatrier de Roland-Garros seront tournés et retransmis en 3D. « Nous passons de l'expérimentation à l'exploitation industrielle de l'image en relief. C'est la première fois qu'un grand événement sportif le fait à cette échelle », reconnaît Michel Grach, directeur des médias de la FFT (Fédération française de tennis). Grâce à Orange, qui finance la production, Roland-Garros a commencé ses expérimentations pendant quatre jours en 2008 avec les moyens de la télévision japonaise NHK. L'année dernière, les tournages ont eu lieu pendant une semaine. Pour la première fois, la finale hommes a été retransmise en 3D dans une salle de cinéma de Paris XIIIe.Cette année, Orange continue de financer la production des tournages 3D, assurés par France Télévisions. Mais la marque va exploiter la diffusion des matchs en exclusivité sur la France dans ses boutiques. L'opérateur devrait même en profiter pour lancer une nouvelle offre TV. « Nous sommes également en phase de négociation terminale pour une diffusion de la finale hommes dans 200 salles de cinéma en France avec Orange et France Télévisions, dévoile Michel Grach. En parallèle, nous avons noué un partenariat avec Panasonic qui, dans le cadre du lancement européen de son dernier poste de TV 3D avec lunettes actives, va reprendre le signal d'Orange en France et celui d'Eurosport pour le reste de l'Europe afin de le diffuser dans 4.000 points de vente européens. » En d'autres termes, le business de la 3D commence à devenir une affaire des plus sérieuse. Avis aux entreprises... progrès rapides« Tourner pendant quinze jours et diffuser le signal 3D à l'international, c'est une première. Et cette expérience peut servir d'exemple pour la Coupe du monde de football en Afrique du Sud », convient Yves Dumond, directeur adjoint en charge de la production des sports chez France Télévisions. Pour les équipes de tournage, la 3D apporte son lot de changements?: « Les équipements sont beaucoup plus volumineux. Car, à la place d'une caméra, il faut en coupler deux. Ce qui réclame la présence d'un stéréoscopeur qui veille au réglage de l'entre-axes des quatre caméras Sony afin de restituer la notion de profondeur que l'on a avec nos deux yeux. Ce travail est d'autant plus nécessaire que les équipements sont encore relativement expérimentaux », explique Yves Dumond. Autre contrainte?: la captation 3D des images doit être réalisée et réglée en fonction de l'écran qui servira à la diffusion. « Si l'image est destinée à un écran de cinéma, le signal aura une moins bonne profondeur une fois affiché sur un écran TV de 80 cm ou 100 cm, prévient Yves Dumond. Mais les progrès sont très rapides. » Erick Haehnsen

latribune.fr

09 Mai 2010, 23:22

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