Route intelligente pour voiture communicante

génie civilOn parle beaucoup de la voiture intelligente, bardée d'électronique embarquée et à la motorisation sobre et non polluante. On oublie un peu vite l'importance des infrastructures routières dans la conception des transports du futur. C'est précisément l'un des axes de recherche du Laboratoire central des Ponts et Chaussées (LCPC) qui fête cet automne son soixantième anniversaire. Cette émanation de l'École nationale des ponts et chaussées (créée en 1831) a acquis son autonomie en 1949 et obtenu, en 1998, le statut d'établissement public à caractère scientifique et technologique.partenariatsHélène Jacquot-Guimbal, directrice générale du LCPC, a une vision très claire de la « route intelligente » qui sera le fruit d'une collaboration européenne : « Son revêtement sera bardé de micros et nanocapteurs pour dialoguer avec les véhicules ; elle récupérera de l'énergie pour sa gestion, sera construite avec des matériaux recyclés qui stockeront le CO2. » Pour tester en grandeur réelle toutes ces innovations, les responsables du LCPC finalisent un projet de construction d'un démonstrateur européen de plusieurs kilomètres qui sera installé à Nantes d'ici à un ou deux ans. « On maîtrise les technologies prises une par une, mais on ne sait pas encore les intégrer sur une route de 50 kilomètres », explique Henri Van Damme, directeur scientifique du laboratoire. Avec l'un des programmes développé en partenariat avec l'Inrets (Institut national de recherche sur les transports et leur sécurité), le conducteur peut choisir de laisser le système régler son limiteur de vitesse, l'empêchant de dépasser la vitesse maximale autorisée. Les routes pourront aussi détecter le gel en formation à la surface du revêtement et, grâce à un système de stockage d'énergie, réchauffer la chaussée. Un autre programme fait appel à des capteurs et émetteurs placés le long de la chaussée qui envoient des informations au véhicule pour le maintenir sur sa file mais aussi lui recommander une vitesse adaptée à l'état de la route, notamment en cas de pluie ou de brouillard. Les premières « routes intelligentes » pourraient voir le jour dans un délai de dix à vingt ans.Derrière une façade de vieille dame, le LCPC cache ainsi un laboratoire de recherche à la pointe des technologies du génie civil. À lui seul, il représente 25 % de la recherche française dans ce domaine. Des champs d'étude très larges : infrastructures de transport (routes, rails, voies navigables), ouvrages industriels (barrages, centrales), risques naturels (inondations, séismes, etc.) et matériaux (béton, bitume, bois, etc.). 36 brevetsSon site de Nantes regroupe des équipements comme un simulateur de séismes ou une centrifugeuse géotechnique. Le LCPC emploie 650 personnes, dont 300 chercheurs et ingénieurs. Ses quinze unités de recherche sont à l'origine de 36 brevets. Une petite structure pour de si grands défis ? Pas du tout, répond sa directrice qui met en avant les partenariats conclus avec les industriels (plus de 100 contrats de recherche), les universités et les grandes écoles ou les pôles de compétitivité (Mov'éo, Advancity). Laurent Pericone
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