L'Ukraine malade de son élection présidentielle

PolitiqueLe Fonds monétaire international (FMI) a fini par se fâcher contre le gouvernement ukrainien. Samedi, il a annoncé la suspension du versement de la quatrième tranche de son aide de 16,4 milliards de dollars au pays. Il attend que le scrutin présidentiel se tienne, le 17 janvier 2010.La signature, par le président Viktor Iouchtchenko, candidat à sa propre succession, d'une loi sur l'augmentation des salaires a été la goutte qui a fait déborder le vase. Depuis plusieurs mois, le FMI invite le gouvernement à une stricte diète budgétaire, régime qui n'est pas de saison en pleine campagne électorale. Mais c'est la condition posée pour une aide pourtant indispensable : le PIB de l'Ukraine s'est effondré de 15 % cette année à cause de la chute des exportations de métaux et de la dévaluation de la grivna, la monnaie locale.Viktor Iouchtchenko, crédité d'à peine 5 % d'opinions favorables, est à couteaux tirés avec son Premier ministre, la populaire Ioulia Timochenko, son ex-alliée de la « révolution orange » pro-occidentale qui les avait tous deux portés au pouvoir en 2005. Incapable de s'entendre même en période de crise, le duo s'oppose sur tout, du règlement de la dette de gaz aux mesures à prendre contre l'épidémie de grippe, qui aurait déjà fait plus de 150 victimes dans le pays.Vendredi, Ioulia Timochenko a déclaré que Kiev avait réglé sa note ? soit 500 millions de dollars ? à Gazprom pour le mois d'octobre « en dépit de l'opposition du président et de la banque centrale ». Le Premier ministre fait désormais figure de compromis entre Kiev et Moscou. Ce week-end, le président russe, Dmitri Medvedev, considérait que Viktor Iouchtchenko serait « russophobe » et qu'il entraverait le règlement du gaz acheté à la Russie « pour marquer des points politiques » contre son adversaire. Malgré la tension persistante entre les deux pays, qui rappelle de mauvais souvenirs en Europe, les experts estiment qu'ils ont tous deux trop à perdre d'une nouvelle crise du gaz pour vouloir en déclencher une nouvelle.Emmanuel Grynszpan, à Moscouvictor ioutchenko a fait voter une loi sur l'augmentation des salaires.
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