Les exportations américaines profitent de la reprise globale

En dépit d'une hausse inattendue du déficit commercial des États-Unis en décembre, le département du Commerce a dévoilé mercredi des statistiques propres à satisfaire la Maison-Blanche. Pour le huitième mois consécutif, les exportations américaines ont profité de la reprise sur les marchés émergents et du repli du billet vert, augmentant de 3,3 % à 142,7 milliards de dollars, leur plus forte croissance depuis mars 2007. Or, Barack Obama s'est fixé un objectif ambitieux : doubler les exportations de son pays d'ici à cinq ans, afin de créer deux millions d'emplois. Pour l'ensemble de 2009, le déficit commercial a chuté de 45 %, à 380,7 milliards de dollars. Pour atteindre les objectifs fixés par Obama, Import-Export Bank portera de 4 à 6 milliards de dollars les crédits accordés aux PME. En outre, le budget de l'Administration du commerce international (ITA) augmentera de 80 millions de dollars afin d'embaucher 328 conseillers sur les marchés internationaux. Les secteurs à forte croissance, dont les services pour l'environnement, les énergies renouvelables, la santé et les biotechnologies, seront prioritaires.Le secrétaire au Trésor, Timothy Geithner, a par ailleurs déclaré que la ratification par le Congrès des accords de libre-échange avec la Colombie, la Corée du Sud et le Panama, ainsi que d'autres traités comme le cycle de Doha, participeraient à cet effort. Cette déclaration a semé le trouble parmi les élus démocrates du Capitole, qui dénoncent la répression des libertés syndicales en Colombie et au Panama. Des parlementaires demandent aussi la levée des barrières sur les automobiles américaines. « Comme d'autres membres du Congrès, je représente un État dont les emplois ont été décimés par de précédents accords de libre-échange », s'est indignée Louise Slaughter, représentante démocrate de l'État de New York.Après les propos tenus par Geithner, le Trésor a précisé que les traités en suspens ne seraient soumis pour ratification au Capitole qu'une fois « ces problèmes réglés ». Si elle se félicite des objectifs présidentiels, la Chambre de commerce des États-Unis engage la Maison-Blanche à pousser le Congrès à multiplier les accords de libre-échange.« ambitieux mais pas irréalisables »Selon la principale organisation patronale du pays, l'incapacité à ratifier les traités avec la Corée du Sud et la Colombie coûtera 380.000 emplois à l'économie américaine. De plus, la clause « Buy American » rattachée au plan de relance pourrait coûter 170.000 postes si les partenaires commerciaux des États-Unis prenaient des mesures réciproques, estime l'organisation.Le Peterson Institute for International Economics, un influent « think tank », estime que pour parvenir à ses fins, le gouvernement devra convaincre les principaux pays exportateurs d'Asie de réévaluer leur monnaie, ce à quoi Obama s'est engagé. Le centre juge que la réévaluation de 25 % des monnaies de la Chine, de la Malaisie, de Singapour et de Taiwan, créerait 700.000  emplois aux États-Unis. Chez Goldman Sachs, Sven Jari Stehn juge les objectifs d'Obama « très ambitieux, mais pas irréalisables ». L'économiste prévient toutefois que des conditions exceptionnelles devront être réunies : une croissance mondiale supérieure à 4,5 % au cours des cinq prochaines années et un repli de 30 % du billet vert. nPour atteindre les objectifs fixés par Obama, Import-Export Bank portera de 4 à 6 milliards de dollars les crédits accordés aux PME.
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