La réforme « licence, master, doctorat » déçoit, dix ans après

C'est sur fond de manifestations étudiantes que les ministres européens de l'Enseignement supérieur célèbrent ce jeudi et vendredi, à Budapest et à Vienne, les 10 ans du processus de Bologne. Ce dernier, dénonce Maria Cotora, chargée de l'international à l'Unef (principale organisation étudiante française), est souvent « utilisé comme argument dans les politique nationales pour justifier des régressions ». Et des objectifs de concurrence, suggère Emmanuel Saint-James, le président de Sauvons La Recherche qui évoque une « vision de technocrates ». Résultat, sur le terrain, « il n'y a pas vraiment d'harmonisation des cursus. » capitaliser les créditsPourtant, le processus de Bologne visait l'harmonisation des diplômes. Les universités et écoles françaises ont donc, entre 2003 et 2006, adopté le système « LMD » : licence-master-doctorat (bac + 3, bac + 5 et bac + 8). Exit donc les DEUG et maîtrises. Un cursus est désormais constitué d'unités d'enseignement (UE) et les diplômes validés en « crédits » (ECTS, European Credit Transfert System), à raison de 30 par semestre. Intérêt du nouveau dispositif : les étudiants peuvent capitaliser leurs crédits, les acquérir à l'étranger ou les transférer d'un parcours à l'autre. Simone Bonnafous, vice-présidente de la conférence des présidents d'université (CPU), salue aussi un assouplissement du système des diplômes en France et un allongement de fait des études.Mais dénonce Maria Cotora, « les difficultés d'équivalences subsistent en cas de mobilité quand on revient en France ». En outre, « il faudrait un véritable fonds européen à la mobilité avec des Bourses ». En 2009 à Louvain, face à la faible mobilité des étudiants, les ministres européens de l'Enseignement supérieur ont fixé un nouvel objectif : atteindre 20 % d'étudiants en mobilité d'ici à 2020. A ce jour, seulement 550.000 étudiants (dont 160.000 via Erasmus) européens étudient chaque année à l'étranger sur 31 millions. « La France est attractive mais il est vrai qu'il y a un problème avec la mobilité sortante », reconnaît Simone Bonnafous, qui attribue cette faiblesse aux problèmes de revenus des étudiants. Quant aux questions d'équivalences de diplômes, elles tiennent plus, selon elle, aux établissements eux-mêmes qu'au processus de Bologne.nseulement 550.000 étudiants européens sur 31 millions étudient chaque année à l'étranger.
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