Syndicats et patronat déçus à l'issue du sommet social

Il n'y a donc pas eu d'heureuse surprise. Lundi soir, à la sortie du sommet social à l'Elysée, les partenaires sociaux ne cachaient pas leur déception. « Le bilan est assez négatif. Il est spectaculaire de voir qu'aujourd'hui il n'y a pas de mesures annoncées », regrettait Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT.En insistant sur la priorité donnée au redressement des finances publiques et la nécessité de faire face à la crise monétaire européenne, l'exécutif avait préparé le terrain dès la semaine dernière. Y compris sur le plan sémantique, la rencontre avec les syndicats et le patronat figurant sous l'intitulé « bilan d'étape » dans l'agenda du chef de l'État ou « réunion de travail avec les partenaires sociaux » dans celui du Premier ministre. L'ampleur des mesures annoncées par le chef de l'État n'a, en effet, rien à voir avec les dispositifs qui avaient été déployés fin 2008-début 2009 en faveur de l'emploi via le plan de relance ou lors du sommet social du 18 février 2009. Certes, les aides en faveur du chômage partiel et de l'alternance ont été prolongées, mais les « coups de pouce » au pouvoir d'achat n'ont pas été reconduits et les aides à l'embauche considérablement resserrées (lire ci-dessous). L'ombre de la rigueurDans le camp patronal, tous ont regretté l'abandon du « zéro charges » pour l'embauche d'un salarié dans les très petites entreprises (TPE). « Nous avons attiré l'attention sur le fait que les petites entreprises sont les plus en capacité de créer des emplois », soulignait Laurence Parisot, présidente du Medef.Côté syndical, les leaders regrettaient notamment l'absence de mesures sur le pouvoir d'achat : « L'ombre de la rigueur que personne n'a voulu nommer planait sur ce sommet social et les premiers à en faire les frais seront les plus modestes dans le pays », précisait François Chérèque, secrétaire général de la CFDT.Pas un mot non plus sur la demande syndicale de revenir sur la défiscalisation des heures supplémentaires. Cette demande, qui permettrait de retrouver des marges budgétaires, figurait dans « l'interpellation commune » rédigée en prévision du sommet social par le noyau dur de l'intersyndicale (CGT, CFDT, Unsa, FSU et Solidaires) le 15 avril dernier. Le prochain rendez-vous est donc fixé au jeudi 27 mai, date de la prochaine journée de mobilisation interprofessionnelle à laquelle devrait s'associer la CFTC. Mais même si l'appel de l'intersyndicale porte sur « l'emploi, les salaires et les retraites », nul doute que ce dernier sujet sera alors au centre des préoccupations, bien plus que l'emploi ou le pouvoir d'achat (lire ci-contre). n
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